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Nomination de Bennett : les Etats-Unis réitèrent leur alliance, le Hamas évoque un statu quo

Les Etats-Unis et la France ont salué l'arrivée de Naftali Bennett au pouvoir et se sont réengagés en faveur de la sécurité d'Israël. De son côté, le Hamas a averti qu'il poursuivrait la «résistance» face à la politique de colonisation.

La ­Knesset a voté le 13 juin en faveur d'un changement de gouvernement avec la nomination Naftali Bennett comme Premier ministre, mettant ainsi fin aux 12 ans de règne de Benjamin Netanyahou. Ce renversement historique a laissé place à de nombreuses déclarations venues des dirigeants de tous les pays.

L'Autorité palestinienne qui dénonce la politique de colonisation menée par Israël a estimé par la voix de son Premier ministre Mohammed Shtayyeh que le départ de Benjamin Netanyahou marquait «la fin d'une des pires périodes du conflit» israélo-palestinien. Le responsable palestinien a également prévenu que «le nouveau gouvernement n'a pas de futur s'il ne prend pas en considération l'avenir du peuple palestinien et ses droits légitimes».

Principal allié d'Israël dans le monde, les Etats-Unis ont été les premiers à réagir avec le président américain Joe Biden qui s'est entretenu personnellement avec le nouveau Premier ministre israélien le 13 juin pour le féliciter de cette victoire. Le chef d'Etat américain a déclaré avoir «hâte de travailler» avec Naftali Bennett «pour renforcer tous les aspects de la longue et étroite relation entre [les] deux pays» soulignant qu'«Israël n'a pas de meilleur ami que les Etats-Unis». Il a également rappelé l'attachement inébranlable des Etats-Unis «en faveur de la sécurité d'Israël». 

Le France, l'Allemagne saluent l'arrivée de Naftali Bennett

En France, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian a salué le 14 juin l’investiture du nouveau gouvernement israélien, appelant de ses vœux la «reprise du dialogue» dans la région, dans un contexte de tensions croissantes et se disant «prête à accompagner tout effort permettant une reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens en vue d’un règlement juste et durable du conflit, dans le cadre d’une solution à deux Etats». Dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères a rappelé «l'attachement indéfectible» de la France à la sécurité de l’Etat d’Israël, «et sa détermination à travailler à ses côtés pour préserver la sécurité et la stabilité régionales».

Au Royaume-Uni, le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab s'est de son côté «réjoui de poursuivre la coopération en matière de sécurité, commerce et changement climatique et de travailler ensemble pour garantir la paix de la région». Dans un message adressé à Naftali Bennett et rendu public par sa porte-parole Ulrike Demmer sur Twitter, la chancelière allemande Angela Merkel a également fait part de son souhait de  coopérer «étroitement» avec le nouveau gouvernement, estimant que «l’Allemagne et Israël sont liés par une amitié unique que nous voulons renforcer encore.» 

Vladimir Poutine, s'est également adressé au nouveau Premier ministre israélien dans un courrier rendu public sur le site internet du Kremlin en lui présentant ses «sincères félicitations». Qualifiant les relations russo-israéliennes d'«amicales», le président russe a espéré que la collaboration entre les deux Etats permettront de consolider «la stabilité au Moyen-Orient».

Le Hamas promet de poursuivre la «résistance»

Alors que Naftali Bennett a d'ores et déjà annoncé que cette coalition gouvernementale ne permettrait en aucun cas à Téhéran de se «doter de l'arme nucléaire», le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Saïd Khatibzadeh, a estimé que «la politique du régime d'occupation [Israël] à Jérusalem» ne changerait sans doute pas «avec l'arrivée de telle personne ou le départ de telle personne», précisant qu'une seule chose était évidente : «Tous ceux qui veulent du mal à l'Iran s'en vont et l'Iran reste fier et éternel.»

Même tonalité du côté du mouvement islamiste Hamas au pouvoir dans l'enclave de Gaza. Le mouvement palestinien a en effet estimé que ce nouveau gouvernement ne changeait «rien» à ses relations avec Israël. «C’est une entité d’occupation qui doit faire l’objet d’une résistance et à laquelle nous devons arracher nos droits par toutes les formes de résistance, au premier rang desquelles la lutte armée», a déclaré Fawzi Barhum, porte-parole du Hamas cité par The Times of Israël.

Conformément à un accord de rotation mis en place dans le cadre de cette coalition gouvernementale, Naftali Bennett, le chef du parti Yamina, dirigera le gouvernement pendant les deux premières années avant de céder sa place au centriste Yaïr Lapid pour une période équivalente.