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Un responsable de la stratégie vaccinale à l'AEM évoque l'abandon du vaccin AstraZeneca

Le responsable de la stratégie vaccinale de l'AEM a expliqué au journal italien La Stampa que le vaccin AstraZeneca devrait être abandonné quelque soit l'âge du patient au profit d'autres produits, comme ceux à ARN messager.

Marco Cavaleri, responsable de la stratégie vaccinale à l'Agence européenne des médicaments (AEM), a estimé dans une interview à La Stampa le 13 juin qu'il serait préférable de ne pas utiliser le vaccin d'AstraZeneca contre le Covid-19 pour toutes les tranches d'âge quand des alternatives sont disponibles. Le haut responsable de l'AEM a également déclaré au journal italien que le vaccin de Johnson & Johnson devrait être utilisé de préférence pour les plus de 60 ans.

Ces deux vaccins à vecteur viral ont été approuvés par le régulateur européen pour les plus de 18 ans, mais ont fait l'objet de rapports faisant état de caillots sanguins. L'UE a également autorisé deux vaccins à ARN messager, ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna. L'Italie a restreint le 12 juin l'utilisation du vaccin AstraZeneca aux personnes âgées de 60 ans et plus, en raison des risques accrus pour la santé des plus jeunes, et notamment après qu'un adolescent qui avait reçu le vaccin est décédé d'une forme rare de coagulation sanguine.

Interrogé pour savoir s'il ne serait pas préférable d'interdire AstraZeneca, y compris pour les plus de 60 ans, Marco Cavaleri a répondu que «oui, et c'est une option que de nombreux pays, comme la France et l'Allemagne, envisagent à la lumière de la disponibilité accrue des vaccins à ARN messager». «Cependant, les incidents ont été très rares et sont intervenus après la première dose. Il est vrai qu'il y a moins de données sur la deuxième dose, mais au Royaume-Uni, ça [le programme de vaccination] se passe bien.»

«Chez les jeunes, le risque d'être malade diminue, et le message à leur intention pourrait être d'utiliser de préférence les vaccins à ARN messager, mais le choix est laissé à chaque Etat», a-t-il ajouté. Il a estimé que le vaccin à dose unique de Johnson & Johnson présentait «moins de problèmes que l'AstraZeneca», tout en précisant qu'il avait été moins largement utilisé. «Avec une seule dose, il est utile pour certaines catégories difficiles à toucher, mais il reste un [vaccin] à adénovirus, et il est préférable de le réserver aux plus de 60 ans», a-t-il jugé.

L'AEM insiste sur le rapport bénéfice/risques «positif» d'AstraZeneca

Face à la polémique qui montait, l'AEM a déploré dans un bref commentaire diffusé ensuite sur Twitter «la désinformation [qui] circule aujourd'hui». «Voilà la situation : le rapport bénéfice/risques du vaccin d'AstraZeneca est positif et il demeure autorisé pour toutes les populations», a souligné l'Agence.

«Malheureusement, mes propos n'ont pas été interprétés correctement dans une récente interview avec La Stampa», a assuré Marco Cavaleri auprès de Reuters. L'injection d'AstraZeneca «garde un rapport bénéfice/risque favorable à tous les âges, et en particulier chez les personnes âgées de plus de 60 ans», a-t-il déclaré.

La technologie de l'ARN messager consiste à injecter dans nos cellules des brins d'instructions génétiques pour leur faire fabriquer des protéines ou «antigènes» spécifiques du coronavirus. Ces protéines vont être livrées au système immunitaire, qui va alors produire des anticorps. Les vaccins à vecteur viral, comme ceux d'AstraZeneca et de Johnson & Johnson, utilisent comme support un autre virus, qu'on modifie afin qu'il transporte dans l'organisme des informations permettant de combattre le Covid. Tous deux utilisent comme support un type de virus très courant appelé adénovirus.