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Les députés argentins votent un quota de 1% d'emplois publics pour les personnes transgenres

La chambre des députés argentine a adopté une loi qui réserve 1% des postes de l’administration publique aux personnes transgenres. Ce texte, inspiré d'un décret présidentiel de 2020, contient aussi des incitations à l'embauche dans le secteur privé.

En Argentine, la Chambre des députés a adopté le 11 juin un projet de loi qui réserve 1% des postes de l’administration publique aux personnes transgenres, transsexuelles ou travesties, rapporte Les Echos. En plus de ce quota, le texte prévoit des incitations à l'embauche pour les personnes LGBT+ dans les entreprises privées.

Cette loi «Diana Sacayán-Lohana Berkins», qui porte le nom de militantes travesties célèbres dans le pays, a été adoptée avec 207 votes favorables, 11 votes défavorables et 7 abstentions. Le quota de 1% s'applique aux ministères publics, aux agences décentralisées, aux entités publiques non étatiques et aux entreprises et sociétés d'Etat. Le texte précise que les personnes qui s'identifient comme transgenres, transsexuelles ou travesties pourront accéder aux emplois, avec ou sans changement de sexe, avec ou sans changement de nom.

S'agissant des incitations dans le secteur privé, les charges patronales correspondant à l'emploi de personnes transgenres seront déductibles des impôts des entreprises pendant une période d'un an, étendue à deux ans pour les PME. La loi établit également que l'Etat argentin donnera la priorité, pour ses achats, aux entreprises comptant des personnes transgenres parmi leurs salariés.

Un décret paru en septembre 2020 pour «obliger» la fonction publique à recruter des personnes LGBT+

Ce texte de loi reprend et étoffe un décret signé en septembre 2020 par le président argentin Alberto Fernández qui établissait déjà à 1% le pourcentage des postes de l'administration publique destinés aux transgenres, travestis et transsexuels. Comme le rapporte le Buenos Aires Times, le texte estimait que «toute personne transgenre, transsexuelle ou travestie a droit à un emploi décent et productif dans des conditions de travail égales et satisfaisantes et à une protection contre le chômage sans discrimination pour des motifs liés à l'identité de genre ou à son expression».

La députée Mónica Macha, présidente de la Commission parlementaire des femmes et de la diversité (l'une des architectes de ce projet de loi), a déclaré dans son exposé préalable dans l'hémicycle qu'il n'y «avait pas d'autres raisons au chômage des travestis que leur identité de genre», arguant qu'il fallait répondre à la «méritocratie» par de la «justice sociale», a souligné La Diaria Feminismos. Ce texte doit maintenant être examiné et approuvé par le Sénat avant d'entrer en vigueur.