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«Des fake news, des âneries» : Poutine dément les rumeurs de livraison d'un satellite russe à l'Iran

Lors d'une interview accordée à la chaîne américaine NBC News, le président russe a déclaré que les rumeurs selon lesquelles la Russie s'apprêterait à fournir un satellite sophistiqué à l'Iran étaient des informations fausses et insensées.

Dans des extraits d'une interview de NBC News diffusés le 11 juin, le président russe Vladimir Poutine a balayé les informations du Washington Post selon lesquelles la Russie s'apprêterait à fournir un satellite sophistiqué à l'Iran afin d'améliorer singulièrement les capacités d'espionnage de Téhéran. Le quotidien américain avait affirmé la veille que ce satellite – qui serait baptisé Kanopus-V et doté d'une caméra à haute résolution – permettrait à la République islamique de surveiller les installations de ses adversaires dans tout le Proche-Orient.

Ce ne sont que des fake news. Cela n'a aucun sens, ce sont juste des âneries

A quelques jours du très attendu premier sommet avec son homologue américain Joe Biden, le président Vladimir Poutine s'est exprimé sur la situation en ces termes : «Ce ne sont que des fake news [des fausses nouvelles]. A tout le moins, je ne sais rien de ce genre de choses… Ceux qui en parlent en sauront probablement plus à ce sujet. Cela n'a aucun sens, ce sont juste des âneries», a assuré Vladimir Poutine à la chaîne NBC News.

Les multiples allégations du Washington Post

Le Washington Post – qui cite des responsables actuellement ou anciennement en poste aux Etats-Unis et au Proche-Orient – avait déclaré que le lancement du satellite pourrait être réalisé dans les prochains mois et qu'il serait le fruit de multiples voyages en Russie de dirigeants des Gardiens de la révolution iraniens. Le quotidien américain avait également annoncé que le satellite serait lancé depuis la Russie et contiendrait du matériel fabriqué dans le pays. Même s'il n'aurait pas les capacités des satellites américains, l'Iran pourrait s'en servir à des fins d'espionnage sur des lieux spécifiques.

Selon l'un des responsables interrogés par le journal, cette potentialité fait naître à Washington des craintes à propos d'un partage d'informations avec le Yémen, l'Irak ou le Liban. L'acquisition de ce satellite donnerait aussi à Téhéran une plus grande capacité de surveillance sur le Golfe, les bases israéliennes et la présence militaire américaine en Irak.

Les informations du Washington Post interviennent également à un moment délicat où des discussions sont en cours entre les grandes puissances pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, dénoncé unilatéralement par Washington en 2018 sous la présidence de Donald Trump, qui a rétabli des sanctions. En riposte, Téhéran a dépassé depuis mai 2019 la plupart des limites consenties sur son programme nucléaire.