«Nous savons que l'extrémisme est vraiment un symptôme; l'idéologie en est la cause fondamentale - mais les enjeux exigent une nouvelle approche» a déclaré David Cameron, en présentant son plan de lutte contre l'extrémisme.
Si le gouvernement prévoit, très classiquement, d'interdire aux prédicateurs radicaux de poster leurs messages sur le web et envisage de retirer leurs passeports aux jeunes adolescents susceptibles de s'envoler pour la Syrie, David Cameron entend aussi miser sur «la modération des groupes et associations musulmanes».
Le gouvernement investira à hauteur de 7 millions d'euros dans ce «media training» qui permettra que les contenus extrémistes soient systématiquement contrés et décrédibilisés afin d'empêcher les jeunes britanniques de succomber aux sirènes de Daesh.
«Un changement fondamental dans l'échelle et la nature de notre intervention est nécessaire pour correspondre à l'énorme augmentation de l'utilisation de l'internet par les extrémistes» peut-on lire dans le plan stratégique dévoilé par le gouvernement, «cela va impliquer un partenariat étroit à la fois avec le public et les entreprises du web afin de faire deux choses : d'abord, nous devons habiliter les gens à utiliser le web pour contester extrémistes en ligne; et la deuxième, nous allons travailler avec les médias sociaux et les fournisseurs d'accès pour s'assurer que les extrémistes ne pourront plus avoir accès à leurs plates-formes ouvertes».
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Reste à savoir si ce plan se révélera efficace et pourra réellement aider le pays à lutter contre l'endoctrinement massif de ses jeunes, constaté ces derniers mois. Selon l'agence britannique d'information Press Association, cet été (juin à août) en moyenne dix personnes par jour étaient signalées au plan de lutte contre l’extrémisme, le double comparé à la période courrant de janvier à mars 2015. La police britannique a d'ailleurs estimé qu'au moins 700 personnes sont déjà parties combattre auprès des organisations djihadistes en Syrie et en Irak.