Ce 31 mai, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est exprimé à l'occasion d'une conférence sur les relations entre l’Union européenne (UE) et la Russie organisée par le Conseil russe pour les Affaires internationales (RIAC), l’ambassade du Portugal et la délégation de l’UE à Moscou.
«Nous connaissons une crise de confiance particulièrement aiguë [...] avec une démolition des mécanismes de coopération» a indiqué le chef de la diplomatie russe, regrettant que l'Union européenne ait décidé de «s'isoler de la Russie», et déplorant que le rapprochement entre l'UE et l'OTAN se fasse «sur la base d'une hostilité envers la Russie»
Ainsi selon lui, le dialogue avec l'Union européenne est notamment rendu complexe en raison de l'emprise américaine qui a fait perdre aux Européens leur indépendance.
«Malheureusement, je constate que le parapluie américain a fait que les Européens ont perdu leur indépendance et tout simplement le sens de la réalité [...] leurs capacités à évaluer d'une manière adéquate les nouveaux défis qui se posent ainsi que les meilleurs moyens d'y répondre, du point de vue de leurs intérêts et des intérêts fondamentaux communs de l'Europe», a-t-il déclaré. Sergueï Lavrov a également souligné «ce rapprochement entre l'Union européenne et l'OTAN sur la base d'une hostilité envers la Russie».
Les pays occidentaux ont tendance à «s'éloigner des normes du droit international»
Le chef de la diplomatie russe a regretté que les Occidentaux «rompent le dialogue» avec des «sanctions illégitimes unilatérales» et rappelé qu'ils avaient eux-mêmes tendance à «s'éloigner des normes du droit international».
Il a néanmoins souligné que certaines forces dans l'Union européenne manifestaient leur désir de dialogue avec la Russie – tel que le Portugal – et qu'il fallait construire une architecture «stable et solide» propice au dialogue. «La Russie veut discuter dans des conditions de respect mutuel», a-t-il expliqué, insistant sur l'importance de «préserver les contacts» pour résoudre les grandes questions internationales telles que le réchauffement climatique, la sécurité mondiale ou la pandémie de Covid-19.
Enfin, le diplomate a prôné un dialogue ouvert pour assurer la stabilité du continent, «de Lisbonne jusqu'à Vladivostok» en espérant que l'Europe fasse preuve de «bonne volonté». «Si un pays européen, quel qu'il soit, veut discuter avec nous, nous ne refuserons pas le dialogue bilatéral», a-t-il précisé.