«C'est le bilan que nous avons ce matin» : d'après le responsable de la sécurité à Cali, Carlos Rojas, dix personnes sont mortes lors des manifestations anti-gouvernementales dans la ville, le 28 mai. Selon la police, huit d'entre elles ont été tuées par balles.
Les violences ont commencé tôt dans la journée, quand la foule a lynché un enquêteur du parquet de Cali. Celui-ci avait tiré sur des manifestants qui tentaient de l'empêcher d'emprunter une avenue bloquée, a indiqué le parquet.
Plus tard, des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ont montré des civils tirant au fusil aux côtés de la police. «Dans le sud de la ville, il y a eu des scènes d'affrontement et presque de guerre urbaine, avec des morts et de nombreux blessés», a déclaré Carlos Rojas.
Cali, qui compte plus de deux millions d'habitants, est l'épicentre de violentes manifestations et de blocages de routes, qui ont été brutalement réprimés par la police. Aux abus des forces de l'ordre, condamnés par l'ONU, s'ajoutent des attaques de civils contre les manifestants et même contre des médecins et des sauveteurs, selon de nombreuses vidéos.
Le président Ivan Duque a ordonné le déploiement de quelque 7 000 militaires dans le département de Cali.
En un mois de soulèvement populaire, au moins 56 morts ont été enregistrés dans le pays, selon un décompte officiel. Le bureau du procureur a établi qu'au moins 17 de ces morts ont un lien direct avec les manifestations.
Cependant, l'ONG Human Rights Watch assure avoir des «témoignages crédibles» selon lesquels le nombre de morts serait de 63.