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Minsk accuse la France de «piraterie aérienne» pour avoir refusé son espace aérien à un avion

Le gouvernement biélorusse a reproché à la France d'avoir refusé son espace aérien à un avion biélorusse, quelques jours après le déroutage d'un avion de ligne vers Minsk où se trouvait un opposant au président Alexandre Loukachenko.

Ce 26 mai, Minsk a accusé la France de «piraterie aérienne» pour avoir refusé son espace aérien à un avion biélorusse effectuant une liaison Minsk-Barcelone, le forçant à faire demi-tour.

«C'est un fait absolument scandaleux et un acte immoral. Honnêtement, c'est pratiquement de la piraterie aérienne», a déclaré dans un communiqué le porte-parole de la diplomatie biélorusse, Anatoli Glaz.

Le vol de la compagnie nationale Belavia a dû rebrousser chemin quelques minutes après avoir décollé, juste avant de rentrer dans l'espace aérien polonais. Selon Belavia, «trois minutes avant le décollage, les autorités aéronautiques françaises ont désactivé le plan de vol sans en avertir la compagnie aérienne» qui l'a appris des contrôleurs aériens polonais.

Les régulateurs de vol français «invoquaient un ordre oral du Premier ministre français», a ajouté Belavia dans un communiqué. «Le mépris froid pour les intérêts des personnes à bord, leur sécurité, est tout simplement stupéfiant», a ajouté Anatoli Glaz, assurant que la plupart des passagers étaient des citoyens de l'Union européenne et dénonçant «une violation directe des normes du droit international».

Fermeture de l'espace aérien polonais et sanctions européennes

Ce même 26 mai, le gouvernement polonais a annoncé interdire aux avions biélorusses l'entrée sur son territoire, dans le cadre des sanctions européennes liées au déroutage d'un avion de ligne vers Minsk, où se trouvait un opposant au pouvoir du président biélorusse Alexandre Loukachenko. «Le conseil des ministres s'est prononcé en faveur d'une interdiction d'entrée dans l'espace aérien polonais des avions utilisés par des compagnies de Biélorussie», a ainsi indiqué sur Twitter Piotr Muller, le porte-parole du gouvernement polonais.

Dès le soir du 24 mai, rapporte l'AFP, l'Union européenne avait adopté des sanctions contre la Biélorussie, fermant son espace aérien aux avions biélorusses et recommandant à toutes les compagnies européennes d'éviter les cieux du pays – un appel qui a été très suivi. L'Agence européenne de sécurité aérienne (EASA) a elle aussi recommandé d'éviter l'espace aérien de Biélorussie.

Un vol d'Air France entre Paris et Moscou «reporté» 

Un vol d'Air France entre Paris et Moscou a été lui «reporté» en raison des tensions avec la Biélorussie. «Air France confirme avoir dû procéder au report du vol AF1154 effectuant la liaison Paris-Charles de Gaulle-Moscou en Boeing B787 le 26 mai 2021, pour des raisons opérationnelles liées au contournement de l'espace aérien biélorusse, nécessitant une nouvelle autorisation de la part des autorités russes pour entrer sur leur territoire», a indiqué un porte-parole de la compagnie française.

«Le vol est à ce stade reporté au [jeudi] 27 mai et un nouveau point de situation sera effectué dans la soirée» du 26 mai, selon lui, tandis que «les passagers ont été pris en charge par le personnel Air France de l’escale de Paris Charles de Gaulle».