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Sanctions insuffisantes contre la Biélorussie ? Macron sermonne un journaliste de France TV

Depuis Bruxelles, Emmanuel Macron a répondu par l'interrogative à la question d'un journaliste jugeant inefficaces les sanctions prises contre la Biélorussie. «Vous auriez en tête quel autre type de mesures ?», a questionné le chef d'Etat.

Au cours d'une conférence de presse ce 25 mai depuis Bruxelles, un journaliste de France TV jugeant que les sanctions adoptées contre la Biélorussie, mais aussi la Russie, n'entraînaient pas la «remise en cause du pouvoir en place» et avaient «une portée limitée», a interrogé Emmanuel Macron : «En quoi pensez-vous que les mesures décidées hier vont vraiment changer quelque chose en Biélorussie ?»

Une question à laquelle le chef de l'Etat a réagi... par une autre question : «Juste pour que ce soit clair pour moi, vous auriez en tête quel autre type de mesures ?» Pris au dépourvu, le journaliste français a fait valoir un simple «constat», tentant d'obtenir une réponse du président, qui insistait.

Et Emmanuel Macron de lâcher finalement : «Il n'est sans doute pas si évident de voir des mesures qui seraient beaucoup plus efficaces, vous en conviendrez avec moi.» Il a ensuite ajouté que «sauf à vouloir entrer dans un conflit plus direct, les mesures de sanctions restent celles qui sont à la fois les plus ciblées et les plus efficaces». Assurant que ce type de mesures visait des «conséquences économiques directes», Emmanuel Macron a néanmoins reconnu, évoquant tant la Biélorussie que la Russie : «Aujourd'hui, nous sommes à la limite des politiques de sanctions et donc la question sur le plan stratégique doit nous être posée.»

«On déclenche un conflit armé ?»

Dans une remarque adressée à son interlocuteur, le président de la République s'est ensuite interrogé sur les alternatives aux sanctions actuelles. «Dans ces cas-là on déclenche un conflit armé ? On rompt complètement les relations ? On l'a déjà fait. On va encore plus loin, mais vers où ?», a-t-il questionné, tout en déclarant sa confiance dans les mesures prises avec les autres pays membres de l'UE, notamment la limitation des vols biélorusses dans l'espace aérien européen.

Plus tard, le chef de l'Etat a ensuite abordé l'exemple russe en estimant : «La politique des sanctions progressives sur des situations gelées n'est plus une politique efficace.» «Nous sommes à un moment de vérité dans notre relation avec la Russie qui doit nous conduire à repenser les termes de la tension qu'on décide d'installer», a-t-il ajouté. Selon lui, il ne faudrait plus être «simplement réactif» à l'égard de la Russie, impliquant pour l'Union européenne de «recadrer très profondément» ses relations avec Moscou.

La situation africaine sur la table

Emmanuel Macron a ensuite plus largement évoqué l'actualité internationale. A une question de La Stampa portant sur l'immigration, le droit d'asile et l'accord de Malte, il a annoncé qu'une réunion spécifique se tiendrait au mois de juin à ce sujet. Selon le dirigeant français, des mesures sur le «volet externe» seront sur la table, en particulier «la protection de nos frontières communes». Le premier point consisterait selon lui à exercer «beaucoup de pression sur les pays de primo-arrivées». Il a toutefois rappelé qu'il s'agissait selon lui d'une «question communautaire» qui impliquait une prise de responsabilité et de solidarité de chacun des pays membres, ainsi que la reprise du contrôle des flux migratoires en provenance de Libye.

Emmanuel Macron a par ailleurs, lors de cette même conférence de presse, qualifié de «coup d'Etat inacceptable» la situation au Mali, où le colonel Assimi Goïta a déposé le président et le Premier ministre de transition qu'il accuse de «sabotage». La France a demandé une réunion d'urgence au Conseil de sécurité de l'ONU en ce sens. «Nous sommes prêts, dans les prochaines heures, si la situation n'était pas clarifiée, à prendre des sanctions ciblées», a poursuivi Emmanuel Macron.