L’Asiatic Island est arrivé dans l’après-midi du 14 mai dans le port de Livourne. Parti de Haïfa en Israël pour passer par Marseille, puis par Gênes, le porte-conteneur devait faire escale au port de Livourne pour un chargement. Son arrivée a déclenché de vives réactions chez les dockers refusant de se faire «complices de l'utilisation du port à des fins de guerre» alors que les affrontements continuent entre Israéliens et Palestiniens.
«Nous avons décidé de dire stop»
Suite à un signalement de l’association Weapon watch, les dockers soupçonnaient fortement le bâtiment de transporter des armes et des explosifs à destination d’Israël. Massimo Mazza, représentant syndical de l’Union syndicale de base (USB) des dockers de Livourne admet cependant ne pas savoir réellement quel chargement était prévu. Il dénonce dans Il Manifesto le silence des autorités portuaires : «Nous avions demandé à la société portuaire et à la capitainerie ce qui était transporté mais nous n’avons reçu aucune réponse.» Giovanni Ceraolo, coordinateur de l’USB de Livourne, affirme quant à lui dans le même média : « Nous avons décidé de dire stop […] Toutes les fois que nous aurons connaissance d’un chargement, d’un déchargement ou d’un passage d’armements à l’intérieur de notre port, nous interviendrons.»
Les protestations des dockers ont néanmoins eu pour effet de précipiter le départ de l’Asiatic Island qui était déjà reparti dans la nuit du 17 au 18 mai vers Naples, avant de passer par Chypre pour arriver à destination du port d'Ashdod dans la journée du 18 mai.
Le Collectif autonome des dockers de Gênes mais aussi d’autres ports italiens et européens projettent de créer un réseau pour empêcher l’amarrage et le chargement de navires transportant des armes vers les ports civils. Les dockers italiens s’impliquent régulièrement dans la lutte contre le transport d’armes, et avaient déjà manifesté pour empêcher un chargement de matériel vers l’Arabie Saoudite.