Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni publiquement le 16 mai à l'occasion d'une troisième réunion d'urgence sur le conflit israélo-palestinien qui a conduit ces derniers jours à des affrontements armés entre le Hamas et Israël.
En ouverture de la session, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a mis en garde le Conseil de sécurité sur le risque d'«une crise sécuritaire et humanitaire incontrôlable» dans la région si un cessez-le-feu n'était pas rapidement imposé. «Ce cycle insensé d'effusion de sang, de terreur et de destruction doit cesser immédiatement», a-t-il martelé.
Combien faudra-t-il de morts palestiniens avant une condamnation ?
Lors de cette réunion, le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad Al-Maliki a accusé Israël de crimes de guerre en dénonçant l'agression d'Israël contre le peuple palestinien et ses lieux saints. «Combien faudra-t-il de morts palestiniens avant une condamnation ? », s'est-il demandé avant d'ajouter : «A partir de quel seuil vous scandalisez-vous ?»
«Certains ne veulent pas utiliser ces mots – crimes de guerre et crimes contre l'humanité – mais ils savent que c'est la vérité», a-t-il déclaré, précisant que l'Etat hébreu était «impitoyable et implacable dans la poursuite de sa politique coloniale» et réclamant au Conseil de sécurité «d'agir pour mettre un terme à l'attaque» d'Israël contre les Palestiniens.
Israël accuse le Hamas d'avoir «prémédité» le conflit
De son côté, l'ambassadeur israélien aux Etats-Unis (et auprès de l'ONU) Gilad Erdan a accusé le mouvement palestinien Hamas d'avoir «prémédité» une guerre avec Israël et de vouloir «s'emparer du pouvoir en Cisjordanie».
«Le Hamas a choisi d'accélérer des tensions, utilisées comme prétexte, pour commencer cette guerre», a affirmé le diplomate israélien en évoquant une «manipulation palestinienne». Il n'y a «aucune justification au tir aveugle de roquettes contre des civils», a-t-il précisé.
D'après lui, les Palestiniens utilisent des boucliers humains, ce qui augmente le nombre de victimes civiles, précisant qu'Israël n'avait «pas d'autre choix» que de riposter aux attaques des Palestiniens et demandant au Conseil de sécurité de l'ONU de condamner les attaques à la roquette perpétrées par le Hamas.
Depuis une semaine, les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU peinent à s'entendre sur une déclaration commune, les Etats-Unis ayant refusé par deux fois un texte qui appelle à la fin des affrontements proposé par la Tunisie, la Norvège et la Chine.
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a regretté une «obstruction» américaine pour faire adopter une déclaration sur le conflit.