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Autriche : le drapeau israélien hissé sur des bâtiments officiels par «solidarité»

L'Autriche a déployé le drapeau israélien sur certains bâtiments officiels en signe de «solidarité» face aux «attaques» dirigées «depuis la bande de Gaza» par «le Hamas et d'autres groupes terroristes». La Turquie s'est offusquée de cette initiative.

Le 14 mai, l'Autriche a hissé sur certains bâtiments officiels le drapeau israélien par «solidarité». «Je condamne avec la plus grande fermeté les attaques contre Israël depuis la bande de Gaza», a écrit le chancelier conservateur Sebastian Kurz dans une déclaration transmise à l'AFP. 

«Israël a le droit de se défendre contre ces attaques. Pour témoigner de notre entière solidarité [...], nous avons hissé le drapeau israélien» sur les locaux de la chancellerie et du ministère des Affaires étrangères, a-t-il ajouté. Il a également tweeté en ce sens avec photo à l'appui.

«Rien ne justifie les plus de mille roquettes tirées jusqu'à présent sur Israël depuis Gaza par le Hamas et d'autres groupes terroristes et nous soutenons fermement la sécurité d'Israël», a précisé le ministre des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg.

La Turquie, pays qui défend avec vigueur la cause palestinienne et dont les relations avec l'Autriche sont tendues depuis plusieurs années, a vertement critiqué le geste de soutien de Vienne à Israël.

Hisser le drapeau israélien «n'est pas moral, ce n'est pas humain. Tant que vous vous comporterez de la sorte, Israël continuera sans crainte ses agressions», a ainsi déclaré sur Twitter le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin.

Par ailleurs, le parquet autrichien a ouvert une enquête après la tenue de propos antisémites lors d'une manifestation de soutien aux Palestiniens le 12 mai à Vienne. En 2000, Israël avait rappelé son ambassadeur en Autriche pour protester contre l'entrée au gouvernement du FPÖ. Ce parti nationaliste, fondé par d'anciens nazis, a parfois été éclaboussé par des scandales liés à l'antisémitisme. Les relations diplomatiques entre les deux pays n'avaient été normalisées que trois ans plus tard.

Lors de son arrivée à la tête d'un nouveau gouvernement de coalition avec le FPÖ en décembre 2017, Sebastian Kurz avait fait du renforcement des liens avec Israël l'une des priorités de sa politique étrangère mais Israël avait refusé tout contact avec les ministres nommés par le FPÖ en mai 2019 et retournés depuis dans l'opposition. 

L'Autriche, pays neutre membre de l'Union européenne, est désormais dirigée par une alliance entre les conservateurs et les Verts. En mars dernier, le président israélien Reuven Rivlin avait effectué une visite officielle à Vienne.

La capitale autrichienne abrite l'un des sièges des Nations unies et accueille actuellement les négociations internationales pour ressusciter l'accord sur le nucléaire iranien. 

Aux Etats-Unis, les Républicains ont demandé le 13 mai au président Joe Biden de stopper ces discussions en invoquant un lien entre l'Iran et les tirs de roquettes du Hamas.

Depuis le 10 mai, soit le début de ce nouveau cycle de violences au Proche-Orient, 119 Palestiniens, dont 31 enfants, ont été tués dans la bande de Gaza, selon un dernier bilan du ministère local de la Santé.

En Israël, où le bouclier antimissile «Dôme de fer» a intercepté environ 90% des quelque 1 800 roquettes tirées cette semaine depuis Gaza, le bilan est passé à huit morts.