Dans un communiqué publié le 10 mai, Amnesty International a dénoncé un «usage illégal et abusif de la force» par Israël contre des manifestants palestiniens «en grande partie pacifiques» lors de heurts à Jérusalem-Est, dans lesquels des centaines de Palestiniens et des dizaines de policiers ont été blessés ces dernières semaines.
Le groupe de défense des droits de l'homme basé à Londres a qualifié certaines de ces mesures de «disproportionnées et illégales», et accusé les forces de sécurité israéliennes «d'attaques non justifiées contre des manifestants pacifiques».
L'ONG appelle la communauté internationale «à tenir Israël pour responsable de ses violations systémiques»
L'ONG cite notamment la dispersion la semaine dernière par les forces israéliennes d'un rassemblement pacifique de Palestiniens scandant contre une tentative de la part d'Israéliens de les expulser de leurs maisons dans le quartier de Cheikh Jarrah. D'autres forces à cheval ont foncé sur la foule, piétinant un homme qui tentait de s'enfuir, précise Amnesty.
Le groupe de défense des droits de l'homme a appelé la communauté internationale «à tenir Israël pour responsable de ses violations systémiques», ce communiqué intervenant dans un contexte de regain de tension inédit depuis des années à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte annexé par Israël depuis plus de 50 ans.
L'ONG Save the Children, également basée à Londres, s'est elle aussi dite «horrifiée» par les raids aériens israéliens qui ont eu lieu à Gaza le 10 mai, appelant à cesser «de cibler et tuer des civils sans discernement». Les violences dans la Ville sainte se sont multipliées dans la soirée. Des échanges de tirs nourris entre Israël et les groupes armés palestiniens de Gaza ont également eu lieu. 20 morts dont neuf enfants sont à déplorer dans l'enclave palestinienne, selon les autorités sanitaires locales.
Israël défend ses officiers
Israël a fermement défendu la conduite de ses officiers, affirmant qu'ils ripostaient aux «violents émeutiers» par des mesures appropriées. Le porte-parole de l'armée israélienne Jonathan Conricus a affirmé qu'Israël «faisait tout son possible pour limiter les dommages collatéraux».
La police israélienne a fait usage de grenades assourdissantes, de balles en caoutchouc, de gaz lacrymogènes et de canons à eau putride contre des Palestiniens qui lançaient des pierres, des bouteilles et des feux d'artifice sur les policiers.
Quelque 520 Palestiniens et 32 policiers israéliens ont été blessés dans de nouveaux heurts avec la police israélienne sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme, ainsi que dans d'autres secteurs de Jérusalem-Est.
Dans un courrier électronique cité par l'AFP, les forces de l'ordre israéliennes précisent qu'elles n'autoriseront «pas de trouble à l'ordre, qui porte atteinte au tissu de la vie et incite à nuire aux forces de police et à la violence contre policiers et civils.» De son côté, le commissaire de police Kobi Shabtai déclarait le 10 mai à la chaîne israélienne N12 que les forces israéliennes avaient «fait preuve de trop de retenue» à Jérusalem ces derniers jours.