L'ambassade de Russie aux Etats-Unis a démenti ce 11 mai toute implication de Moscou dans l'attaque informatique qui a paralysé Colonial Pipeline, l'un des plus grands opérateurs d'oléoducs américains, que le président Joe Biden a imputé à un groupe criminel basé en Russie.
Si Joe Biden n'a pas directement accusé le Kremlin d'être à l'origine de cette attaque, en affirmant ne pas avoir de preuve d'une implication étatique «à ce stade», il a assuré que puisque le groupe se trouve en Russie, les autorités russes «ont une certaine responsabilité.»
La diplomatie russe a répondu aux accusations de Joe Biden par la voix de son ambassade aux Etats-Unis. «La Russie ne mène pas d'activités [malveillantes] dans le cyberespace», a-t-elle déclaré sur sa page Facebook, en dénonçant au passage les «affabulations sans fondements de certains journalistes» qui ont également accusé Moscou. «La Russie a toujours plaidé pour un dialogue professionnel avec les Etats-Unis sur les questions de sécurité informatique internationale», a poursuivi l'ambassade.
Une attaque imputée au groupe Darkside, qui réclame des rançons sous peine de divulguer les données volées
Joe Biden a imputé cette attaque au groupe Darkside. Apparu l'an dernier, le groupe est spécialisé dans les attaques au rançongiciel contre les moyennes et les grandes entreprises. Il vise les infrastructures informatiques de ses cibles à qui il réclame des centaines de milliers, voire des millions de dollars pour débloquer leurs systèmes. Ce groupe dérobe au passage des données confidentielles à ses victimes et menace de les rendre publiques si la rançon n'est pas versée.
Pour protéger ses infrastructures à la suite de cette attaque, Colonial Pipeline avait interrompu le 7 mai toutes ses opérations en faisant peser un risque sur l'approvisionnement en pétrole du nord-est des Etats-Unis. La situation reste «fluctuante», a écrit le 10 mai l'entreprise, qui rouvre son réseau «par phase» avec pour objectif de rétablir l'essentiel de ses activités d'ici la fin de la semaine.