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Bernie Ecclestone, patron de la F1, sur le scandale de la FIFA : la corruption est le prix à payer

Le directeur exécutif de la Formule 1 a dénoncé la procédure pénale contre Sepp Blatter dans l’émission de RT SophieCo, indiquant que la corruption était le prix à payer pour que le football devienne le sport le plus populaire de la planète.

«Je ne pense pas que Blatter devait démissionner», a fait savoir Ecclestone à la présentatrice de l’émission Sophie Shevardnadze lors du Grand Prix de Russie de Formule 1 à Sotchi le weekend dernier.

«Je ne pense pas qu’il aurait dû être contesté de la sorte car c’est grâce à lui que nous avons aujourd’hui plusieurs pays dans tous les coins du monde qui jouent au football», a-t-il poursuivi.

Quant aux allégations de corruption auxquelles Blatter et d’autres hauts responsables font face, Ecclestone estime que «c’est une taxe que le football a dû payer» pour atteindre sa position actuelle. «Et si ces gens ont prétendument été corrompus pour faire bouger les choses dans leurs pays, c’est bien», a-t-il expliqué.

Blatter qui était le président de la Fédération internationale de football depuis 1998, a annoncé au mois de juin sa démission suite au scandale de corruption qui a secoué l’organisation. Pour le moment il fait l’objet d’une enquête menée par les procureurs suisses dans une affaire pénale de «gestion déloyale» et d'«abus de confiance» pour un versement de 2 millions d'euros au président de l'UEFA, Michel Platini.

Ecclestone à son tour dit ne pas être satisfait de la situation actuelle de son sport, allant jusqu’à avoir envie de «bouleverser tous les codes» de la Formule 1. «Notre plus grand problème consiste à ce que vous et moi, sommes déjà au courant de l’identité du champion du monde cette année. Les gens viennent pour regarder une course, regarder n’importe quoi mais ils ne veulent pas connaître les résultats avant le début de la course».

Le chef exécutif de la Formule 1 a également salué l'actuel leader du championnat du monde Lewis Hamilton (Mercedes) en le qualifiant de «très talentueux». Cependant, il a souligné que le véhicule de Hamilton «est bien meilleur que n’importe quel autre… Ainsi il pourrait exister tout un groupe de pilotes, peut-être aussi forts que lui, mais ils ne seront jamais exposés. C’est ça qui ne va pas».

Un autre problème de la Formule 1 contemporaine que cite Ecclestone est le fait qu’elle est devenue trop démocratique. «Je ne crois pas que la démocratie doit avoir de place… Peu importe où».

Le problème dans le monde d’aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas assez de véritables leaders. Si on jette un coup d’œil sur l’ensemble des pays et on essaye de choisir une personne, cela ne sera pas facile. Il existe une sorte de gens qui estiment faire quelque chose, mais en réalité, ils ne le font rien», a noté le britannique.

Ecclestone se dit satisfait que la Russie accueille une course de Formule 1 pour la deuxième année consécutive, et se dit prêt à ce que plus de courses se déroulent à l’extérieur de l’Europe.

La Formule 1 est retournée aux Etats-Unis en 2012, où des courses ont lieu chaque année à Austin au Texas, mais Ecclestone «n’est pas trop enthousiaste à propos de l’Amérique». D’après lui, la conviction des Américains «de détenir le meilleur type de pouvoir au monde» ne correspond pas à la réalité.

«C’est difficile parce que c’est une grand île, ils sont donc un peu isolés, ils commencent lentement à apprendre ce que les autres gens dans le monde font», a-t-il expliqué.