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La Turquie accuse la France d'«opprimer» les médias après des critiques contre son agence de presse

Les reproches de Paris adressés à l'agence de presse étatique turque Anadolu, accusée de propager des fake news sur la situation des musulmans dans l'Hexagone, ont suscité une vive réaction d'Ankara, selon qui la France «oppresse» les médias.

Le 27 avril, le Secrétariat général du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (SG-CIPDR), un organisme français, publiait une série de tweets critiques à l'endroit de l'agence de presse turque Anadolu, qualifiée d'«organe de propagande».

En cause, plusieurs tribunes publiées sur le site en français d'Anadolu dénonçant l'«islamophobie» dont sont victimes, selon leurs auteurs, les musulmans vivant en France. «Anadolu est un organe de propagande qui publie sur son site des tribunes d'opinion attaquant, de façon mensongère et calomnieuse, la France», a dénoncé le SG-CIPDR.

«[Anadolu] n'a de cesse de propager des fake news contre la France [...] en affirmant que l'Etat mettrait en place un ciblage de ses concitoyens musulmans. Cela est intolérable», a-t-il ajouté.

Nous constatons que la France continue sa politique de discrimination et d'oppression à l'égard des musulmans, mais aussi des médias

Ces critiques ont suscité une vive réaction le 28 avril du directeur du service de communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, qui a repris à son compte les accusations d'islamophobie contre la France et défendu Anadolu.

«Nous constatons que la France continue sa politique de discrimination et d'oppression à l'égard des musulmans, mais aussi des médias», a déclaré sur Twitter Fahrettin Altun. «Arrêtez d'attiser l'islamophobie par le biais des institutions de l'Etat. Cessez vos pressions sur l'agence Anadolu», a-t-il ajouté.

Cet échange intervient dans un contexte de tensions entre la Turquie et la France, deux pays membres de l'Otan dont les relations se sont dégradées ces derniers mois. Le président Recep Tayyip Erdogan taxe souvent le gouvernement français d'«islamophobe», une accusation reprise en chœur par les médias turcs, dont Anadolu.