Trois membres d'un groupe djihadiste affilié à Daesh et soupçonnés d'être impliqués dans l'exécution d'un copte dans la péninsule du Sinaï, en Egypte, ont été tués, a indiqué le 19 avril le ministère égyptien de l'Intérieur.
«La sécurité nationale a reçu des renseignements concernant un groupe de terroristes impliqués dans l'exécution de Nabil Habashi [...] dans le Nord-Sinaï [et] ayant l'intention de mener des actions hostiles contre des maisons et des lieux de culte de citoyens coptes», a fait savoir le ministère dans un communiqué. Les trois suspects ont été tués dans une «fusillade intense» avec les forces de sécurité égyptiennes, a-t-il poursuivi, sans donner plus de détails. Une ceinture d'explosifs et une grenade ont été retrouvées en leur possession, ont précisé les autorités, ajoutant que d'autres membres présumés de la cellule djihadiste ayant exécuté le chrétien copte Nabil Habashi étaient toujours recherchés.
Une vidéo montrant l'exécution d'un copte et de deux membres de la tribu des Tarabine
Daesh dans la Province du Sinaï – une branche de l'organisation terroriste dans cette région – avait publié le 17 avril une vidéo de treize minutes montrant l'exécution d'un homme de 62 ans abattu à bout portant par un djihadiste s'en prenant aux chrétiens d'Egypte, qu'il accuse de soutenir l'armée égyptienne. L'Eglise copte a identifié dimanche l'homme exécuté comme étant Nabil Habashi Salama et précisé qu'il avait été enlevé il y a cinq mois par «des éléments takfiris», terme utilisé pour désigner des islamistes extrémistes. La vidéo montre également l'exécution par balle de deux jeunes présentés comme étant des membres de la tribu locale des Tarabine. Les djihadistes les accusaient d'avoir pris part à des combats au côté de l'armée égyptienne.
Daesh a revendiqué ces dernières années plusieurs attentats sanglants contre des chrétiens coptes, la plus grande minorité religieuse au Moyen-Orient. Ils constituent, selon les estimations, entre 10 et 15% des quelque 100 millions d'habitants de l'Egypte, pays très majoritairement musulman.
L'armée égyptienne mène depuis février 2018 une opération d'envergure pour tenter de déloger les groupes jihadistes qui sévissent principalement dans le nord de cette péninsule située dans l'est du pays. Selon les statistiques officielles, environ 970 jihadistes présumés ont été tués depuis 2018 au Sinaï, ainsi que des dizaines de membres du personnel de sécurité. Cependant, aucun bilan issu de source indépendante n'est disponible et le Nord-Sinaï est interdit aux journalistes.