Le 21 avril, les partisans d'Alexeï Navalny ont pris part à des manifestations à Moscou ainsi que dans plusieurs villes de Russie afin d'exiger sa libération. Invoquant des raisons sanitaires, les autorités avaient averti que l'ensemble des rassemblements seraient interdits.
Le ministère russe de l'Intérieur cité par Ria Novosti, rapporte qu'environ 6 000 personnes ont bravé l'interdiction de manifestation dans la capitale, 4 500 personnes à Saint-Pétersbourg. Toujours selon cette source, on décompte 14 400 participants dans 29 villes de Russie. Les organisateurs ont pour leur part évoqué sur les réseaux sociaux la présence de 60 000 manifestants.
A Moscou, les soutiens d'Alexeï Navalny se sont rassemblés dans le centre-ville où un important dispositif de sécurité a été déployé. La police a procédé au dispersement des manifestants. Dans la soirée, certains continuaient à organiser des rassemblement dans d'autres lieux de la capitale.
Selon le comptage de l'ONG OVD-Info, au moins 1 004 personnes ont été interpellées dont 351 à Saint-Pétersbourg. Un bilan officiel sur le nombre d'arrestations n'a pour l'heure pas été communiqué.
Plus tôt, le ministère russe de l'Intérieur avait appelé la population à s'abstenir de participer à des rassemblements non autorisés et avait assuré de mettre tout à œuvre pour éviter les violences.
Etat de santé de Navalny : rassurant selon des médecins, inquiétant selon ses soutiens
Alexeï Navalny a reçu le 20 avril la visite de quatre médecins civils ne dépendant pas de la structure du FSIN, les services pénitentiaires russes. Selon leurs conclusions, l'opposant reçoit «tous les soins nécessaires et n'a aucun souci grave», comme l'a déclaré la déléguée aux droits de l’Homme auprès du Kremlin, Tatiana Moskalkova, citée par l'agence Ria Novosti.
«[Alexeï Navalny] continue, avec son consentement, à recevoir un mélange nutritif par perfusion intraveineuse», avait-elle déclaré aux journalistes, ajoutant qu'elle n'avait pour l'heure «aucune inquiétude sérieuse» quant aux conclusions des autorités, qui estimaient l'état de santé de l'homme politique «satisfaisant».
Malgré ces nouveaux éléments, les proches de Navalny assurent que son état de santé se dégrade. Des déclarations reprises par certaines chancelleries occidentales. Par ailleurs, quatre experts des droits de l'Homme nommés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU – qui affirment ne pas être habilités à parler au nom de l'opposant russe – ont exigé son transfert à l'étranger estimant qu'il était «en grave danger».