Dans un communiqué publié le 5 avril, l'unité pour la paix en Centrafrique (UPC), le plus puissant groupe armé de Centrafrique, s'est engagé à quitter la coalition rebelle qui cherche à renverser le président Faustin Archange Touadéra, selon un communiqué cité par l'AFP.
L'UPC est le groupe le mieux doté et le plus actif de Centrafrique, où sévit une guerre civile depuis près de huit ans. Il est principalement actif dans l'est du pays, où ses membres contrôlent de nombreux gisements miniers.
«Le général d'armée Ali Darassa Mahamat et ses officiers s'engagent à se retirer de la coalition des patriotes pour le changement», écrit le chef de l'UPC Ali Darassa, arguant que, «depuis le début de la crise électorale, la population souffre amèrement de l'insécurité, la situation sanitaire, la famine et de non-assistance humanitaire».
L'UPC, poursuit le communiqué, «réitère son engagement dans le processus de l'accord de Khartoum», un accord de paix signé en février 2019 entre le gouvernement et 14 groupes armés.
En décembre, l'UPC avait rejoint la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une alliance de groupes armés qui a lancé une offensive à deux semaines de l'élection présidentielle pour empêcher la réélection du président Touadéra.
En février, les forces pro-gouvernementales repoussent l'UPC hors de la ville de Bambari
Le groupe a participé à certains des combats les plus violents contre les forces pro-gouvernementales et les casques bleu de la Mission des Nations unies en Centrafrique. Début janvier, ses membres se sont brièvement emparés de la ville de Bangassou, dans le sud-est du pays, et ont causé la mort de deux casques bleus le 18 janvier dans les environs de la ville.
Dans le même temps, les troupes centrafricaines, assistées par des centaines de militaires rwandais et des instructeurs militaires russes, avaient lancé une contre-offensive depuis la capitale Bangui contre la CPC, permettant la libération de la plupart des localités occupées par les rebelles en décembre.
En février, l'UPC avait été repoussé hors de Bambari, une ville du centre du pays, après de violents combats contre les forces pro-gouvernementales. Depuis, ses membres ont été chassés de la plupart de leurs fiefs dans l'est du pays, et se sont majoritairement dispersés dans la brousse où ils continuent d'entretenir l'insécurité.
L'UPC, majoritairement composé de peuls, est issu de la scission en 2014 de la Séléka, une coalition de groupes armés à dominante musulmane qui avait renversé le président François Bozizé en 2013, qui a pris en mars la tête de la CPC.