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Niger : la CNDH dénonce les viols d'au moins deux femmes et une mineure par des soldats du G5 Sahel

Après une enquête de terrain dans l'ouest du Niger, la Commission nationale des droits de l'Homme a conclu que des soldats du contingent tchadien de la force G5 Sahel ont violé au moins deux femmes, une fillette de 11 ans, et racketé la population.

Dans un communiqué de presse du 2 avril, la Commission nationale des droits de l'Homme (CNDH) du Niger a confirmé qu’au moins une fillette de 11 ans et deux jeunes femmes avaient été violées par des soldats tchadiens du G5 Sahel au cours du mois de mars dans le département de Tera (ouest du pays).

A la suite de ces allégations de viols et de racket sur la population, la CNDH a entrepris une mission d'investigation sur ces fait attribués au contingent militaire tchadien récemment installé dans la région dans le cadre du déploiement de la force conjointe du G5 Sahel pour la lutte contre le terrorisme dans la zone dite «des trois frontières».

Avec la collaboration d'un médecin légiste, la mission qui a mené de nombreux entretiens a conclu qu'«il y a eu effectivement des viols sur une fille mineure de 11 en classe de CE2 et deux femmes mariées (dont une enceinte) âgées de 23 et 32 ans, toutes les deux mères de plusieurs enfants». «Ces actes odieux ont été commis en présence de leurs maris sous menace d'armes à feu par les agresseurs», précise le rapport.

La CNDH ajoute qu'au moins cinq autres femmes ont été victimes de tentatives de viols mais ont pu fuir à temps et que «certaines victimes de viols n'ont pas voulu témoigner par peur d'être stigmatisée dans un contexte de pressions socio-culturelles». Elle ajoute qu'en plus de ces viols, la mission a aussi «fait le constat d'agressions et de confiscations de biens sur des paisibles citoyens». 

Contacté par l'hebdomadaire Jeune Afrique, le gouvernement tchadien n’a «pas réagi officiellement aux conclusions de la CNDH». 

La CNDH exige des autorités compétentes «la mise en place d'une commission d'enquête indépendante en vue de faire la lumière sur ces actes cruels, inhumains et dégradants» et insiste sur la «nécessité de traduire les coupables devant les juridictions compétentes pour que justice soit rendue conformément aux lois en vigueur».