Cinq jours après l'attentat d'Ankara : 99 morts, des arrestations, des questions, des tensions

Cinq jours après l'attentat d'Ankara : 99 morts, des arrestations, des questions, des tensions Source: Reuters
D'importantes manifestations ont eu lieu en Turquie depuis les attentats
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Alors que le bilan de l'attentat d'Ankara, samedi, s'est encore alourdi, les autorités ont procédé à de nombreuses arrestations et suspectent Daesh, sans écarter la piste du PKK. Le point sur l'enquête et la situation en Turquie.

Un bilan qui s’aggrave

Cinq jours après les attentats d’Ankara, le bilan est aujourd’hui arrêté à 99 morts, a expliqué le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu. Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier de l’histoire de la Turquie. Cet attentat fait suite à une autre explosion, le 20 juillet dernier, qui avait fait 34 morts à Suruç, à proximité de la frontière avec la Syrie. Selon le ministère de la Santé, 38 blessés étaient toujours dans un état grave mercredi, laissant craindre une aggravation du bilan.

Deux kamikazes identifiés

Mercredi, le quotidien turc Hürriyet a révélé que deux kamikazes présumés avaient été identifiés par les autorités. Le premier serait Yunus Emre Alagöz, le frère de l'auteur de l'attaque suicide de Suruç, et le second Omer Deniz Dundar, connu pour être allé combattre à deux reprises en Syrie.

Ces deux hommes étaient originaires de la ville d’Adiyaman, connue pour être l’un des viviers de recrutement de l’Etat islamique. Selon le journal, ces deux hommes turcs seraient arrivés à Ankara le matin de l'attaque depuis la ville de Gaziantep (sud). Ces deux hommes figuraient sur la liste des 21 personnes suspectées par les autorités de vouloir commettre un attentat sur le sol turc.

Pour qui ont agi les deux kamikazes ?

C’est la grande question qui agite la Turquie. Le PKK, parti kurde considéré comme un mouvement terroriste par Ankara, fait partie des suspect. Mais les dernières informations dévoilées par les autorités turques font état d’une implication de Daesh.

Tout d’abord, le mode opératoire, et l’identité des kamikazes, rapprochent l’attentat d’Ankara de celui de Suruç, qui était l’œuvre de l’Etat islamique. Daesh est «le suspect numéro 1», a d’ailleurs expliqué le Premier ministre turc à la télévision. «Cette attaque trouve ses origines en Syrie», a aussi affirmé le président Erdogan sans accuser directement Daesh. Car le Premier ministre a aussi affirmé que l’implication du PKK n’était pas à exclure. Cette hypothèse PKK est toutefois balayée par de nombreux experts qui jugent peu probable que le mouvement kurde ait visé des partisans de sa cause.

En savoir plus : «Après des années de neutralité, ciblée, la Turquie se retrouve au cœur de la lutte contre Daesh»

De nombreuses arrestations depuis samedi

Durant le week-end, juste après l’attentat, la police turque a interpellé 43 personnes soupçonnées de lien avec l’Etat islamique, mais par forcément impliquée dans l’attentat d’Ankara. Deux autres personnes ont été arrêtées mercredi. Elles sont présentées par les autorités comme proches de la rébellion kurde, et auraient échangé sur Twitter des informations sur un attentat quelques heures avant la double explosion d'Ankara.

Jeudi, 10 nouvelles personnes ont été arrêtées dans le cadre des enquêtes ouvertes après l’attentat. «Dans une première enquête, nous avons commencé à démêler le réseau de relations (des deux kamikazes), là nous nous concentrons sur Daesh comme principal suspect», a déclaré Ahmet  Davutoglu, le Premier ministre turc. «Notre seconde piste, ce sont ces tweets: certaines personnes ont effectué un travail de préparation avant cet attentat».

Quelles conséquences en Turquie ?

Critiqué, le président Erdogan a dû prendre des mesures. Après avoir concédé d’éventuelles «fautes» des services de sécurité, les autorités turques ont limogé le chef de la police de la capitale turque, ainsi que deux de ses adjoints. Reste que depuis l’attentat, le président turc est sous le feu des critiques de ses adversaires, notamment l’opposition prokurde, qui dénonce ses responsabilités dans l’attentat. Le chef de file du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtas, va jusqu'à lui reprocher d'avoir délibérément négligé la sécurité des partisans de la cause kurde. D’importantes manifestations ont par ailleurs eu lieu depuis samedi.

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