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Des artistes veulent «renverser» le musée d'art moderne de New York, accusé de racisme et d'élitisme

Un collectif d'artistes lancera le mois prochain une opération de 10 semaines baptisée «Strike MoMA». Objectif : démanteler une institution qu'ils accusent de racisme, d'élitisme et de misogynie.

A New York, un collectif d'artistes lancera le mois prochain une opération visant à «renverser» le MoMA. Ceux-ci accusent le musée d'art moderne d'être entre autres «élitiste», «anti-Noirs» et «misogyne». En conséquence, ils mettent en cause la direction du MoMA dont ils critiquent les différentes activités. 

Comme le rapporte le magazine d'arts en ligne Hyperallergic, le collectif réunissant douze associations dénommé International Imagination of Anti-National Anti-Imperialist Feelings («l'imagination internationale des sentiments anti-nationaux et anti-impérialistes») lancera à partir du 9 avril dix semaines de manifestations et d'actions contre la la direction du Museum of Modern Art (MoMA) de New York, dont la forme actuelle doit selon eux être «démantelée».

L'opération s'intitule Strike MoMA (un jeu de mot qui signifie à la fois «faire grève» et «renverser» le MoMA) et se présente comme suit sur son site : «Pourquoi faire grève/renverser le MoMA ? Pour que quelque chose d'autre puisse émerger, quelque chose sous le contrôle des travailleurs, des communautés et des artistes plutôt que des milliardaires».

Ces dernières semaines, le MoMA a été confronté à une pression croissante pour se séparer de son président, Leon Black, en raison de ses anciens liens avec le pédocriminel Jeffrey Epstein. Mais le collectif cite également d'autres administrateurs du MoMA, qui auraient des liens avec  «la guerre, les systèmes racistes [...], l'embourgeoisement et le déplacement des pauvres, [...] la dégradation de l'environnement, ainsi qu'avec les formes patriarcales de violence».

«Démanteler le musée à la lumière de son histoire néfaste»

Les activistes accusent également le MoMA de favoriser «l'élitisme, la hiérarchie, l'inégalité, la précarité [...] l'anti-noirisme [sic], [et] la misogynie». Elles citent comme exemple récent la décision du musée de mettre fin à tous les contrats d'éducateurs dans les premiers mois de la pandémie de Covid-19 «alors que les hauts responsables ont continué à vivre dans le luxe», comme le note Hyperallergic.

A l'issue de ces 10 semaines, les protestataires se réuniront pour déterminer «les prochaines étapes du démantèlement du musée à la lumière de son histoire néfaste : déterminer les mécanismes de désinvestissement et de transfert des actifs, la redistribution des propriétés et la réaffectation des infrastructures ; établir des fonds pour les réparations, les rapatriements et la restauration des terres indigènes ; soutenir durablement la transition juste des travailleurs vers l'autogestion coopérative et les économies solidaires.»

Le collectif souhaite ainsi voir émerger «des alternatives contrôlées par les travailleurs et les communautés, et non par les milliardaires et leurs complices». «Cela pourrait être la première étape d'un processus à l'échelle de la ville», espèrent-ils.