L'agence spatiale russe Roscosmos et la société française Arianespace se sont félicitées ce 25 mars de la mission «ST30». Cette dernière a permis le placement en orbite basse de 36 nouveaux satellites de télécommunications venant alimenter la constellation OneWeb qui doit, à terme, fournir un accès internet dans des zones non desservies par des liaisons terrestres.
Le décollage, qui correspond au cinquième lancement d'une fusée Soyouz depuis le début de l'année, a eu lieu dans le sud-est de la Sibérie, depuis le cosmodrome russe de Vostochny, dont la construction a été achevée en 2016. Plusieurs images du lancement ont été diffusées sur les réseaux sociaux.
«Le deuxième lancement entièrement commercial depuis Vostochny a été un succès [...] Conformément [aux attentes], les engins spatiaux ont été séparés de l'étage supérieur à neuf reprises et placés sur les orbites cibles», a fait savoir Roscosomos par voie de communiqué. «Le vol est maintenant terminé et officiellement un succès ! Cela porte à 146 le nombre de satellites qui composent actuellement la constellation OneWeb en orbite terrestre basse», a de son côté écrit Arianespace sur les réseaux sociaux.
«Succès de la mission ! Grâce au travail acharné de notre incroyable équipe et de nos partenaires [...] Nous avons eu confirmation de l'acquisition du signal pour tous les satellites», peut-on également lire sur le compte Twitter de OneWeb.
Dans une autre diffusion sur sa chaîne YouTube, la société française Arianespace a également publié les images des déploiements de satellites liés à l'opération.
Initialement fondée en 2012 sous l'appellation WorldVu en Virginie (Etats-Unis), la société OneWeb a depuis rencontré de multiples difficultés financières. Après avoir déclaré faillite en mars 2020, la société est désormais est majoritairement détenue par le gouvernement britannique, qui pèse à hauteur de 45% dans son capital, et l'indien Bharti Global, un conglomérat multinational entre autres impliqué dans les télécommunications et qui détient 42,2% des parts de l'entreprise.
Des méga-constellations autour de la Terre
Désormais composée de 146 satellites, la constellation OneWeb doit encore en accueillir des centaines d'autres pour atteindre une flotte de près de 650 engins spatiaux à horizon 2022. Le projet s'inscrit en parallèle à d'autres méga-constellations en construction, dont la plus connue est Starlink : pilotée par la société américaine SpaceX, elle compte à ce jour plus de 1 300 satellites opérationnels, après un dernier lancement réussi le 24 mars.
La mise en place de ces méga-constellations en orbite basse correspond à une part significative des lancements spatiaux effectués de part et d'autre du globe. Un phénomène à l'origine de nouveaux enjeux pour l'humanité qui, en 2020, a placé en orbite terrestre un nombre record d'objets artificiels.
Fabien Rives