La Corée du Nord a qualifié le 23 mars de «provocation politique méprisable» et de conséquence d'un «mode de pensée psychotique» les sanctions imposées par l'Union européenne à de hauts responsables de Pyongyang.
Les 27 membres du Conseil européen ont annoncé des sanctions à l'encontre d'une dizaine de personnes et de quatre personnes morales présentes dans six pays – dont la Chine, la Russie et la Corée du Nord – pour violation des droits de l'homme. Cette décision a suscité la fureur de Pékin et un conflit diplomatique entre la Chine, principal soutien du Nord, et les pays membres de l'Union européenne. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères de Corée du Nord a dénoncé ces mesures, les qualifiant de «funestes outils politiques» déclenchés par l'«inconsistance invétérée de l'UE associée à un mode de pensée psychotique».
Pyongyang dit protéger et promouvoir les «véritables droits de l'homme»
Ces sanctions s'inscrivent dans le cadre d'une politique hostile à l'égard de la Corée du Nord et constituent «une provocation politique méprisable», selon un communiqué du porte-parole intitulé «l'acte futile n'entraînera que déshonneur et honte» et publié le 23 mars par l'agence de presse officielle KCNA.
Les personnes visées par ces sanctions européennes sont le ministre nord-coréen en charge de la sécurité d'Etat Jong Kyong Thaek, le ministre de la sécurité publique Ri Yong Gil, et le bureau du procureur général central. Selon le journal officiel de l'UE, ils sont responsables de «graves violations des droits de l'homme», allant de la torture à des exécutions arbitraires en passant par un travail forcé généralisé et des violences sexuelles commises envers les femmes.
La Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire, est aussi accusée par les Nations unies de violations «systématiques, généralisées et flagrantes» des droits de l'homme, allant de la torture à des exécutions extrajudiciaires. Pyongyang rejette ces accusations, qu'elle qualifie de propagande, et estime de son côté protéger et promouvoir les «véritables droits de l'homme», comme elle l'avait déjà fait savoir il y a plusieurs années dans un rapport publié en guise de réponse à des critiques de l'ONU.