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«Usine à précarité» : Amazon secoué par sa première grève nationale en Italie

A l'appel de plusieurs organisations syndicales, des salariés d'Amazon ont pris part le 22 mars à un mouvement de grève en Italie. Ils ont dénoncé leurs conditions de travail et l'absence, selon eux, d'une redistribution équitable des bénéfices.

Amazon a été confronté le 22 mars à sa première grève nationale en Italie. A l’origine du mouvement de protestation, la Confédération générale italienne du travail (cgil), la Confédération italienne des syndicats de travailleurs (Cisl) et Union italienne du travail (Uil), ont assuré que «75% en moyenne» des salariés avaient participé au débrayage avec «90% dans certaines zones». Les grévistes entendaient ainsi protester contre la dégradation de leurs conditions de travail.

Qualifiant le géant américain du commerce en ligne d’ «usine à précarité», la Fédération italienne des ouvriers métallurgistes (Fiom) a accusé Amazon de recourir massivement aux contrats courts. 

«Amazon a réalisé des milliards d'euros de bénéfices dans le monde entier et n'en a pas distribué un centime aux travailleurs», a déclaré à l'AFP Marino Masucci, secrétaire général de la fédération CISL transports de Latium, venu soutenir les grévistes de l' entrepôt Amazon à Passo Corese (centre). Citée par l’AFP, la direction du groupe a de son côté rapporté «que moins de 10%» des salariés chez Amazon et «environ 20%» pour les prestataires de services de livraison avaient pris part au mouvement social.

Face à la fronde, la directrice d’Amazon Italie, Mariangela Marseglia, a défendu dans un communiqué la politique salariale de son entreprise en évoquant «des salaires compétitifs qui sont parmi les plus élevés du secteur, des avantages sociaux et de grandes possibilités d'évolution de carrière».

L'entreprise de Jeff Bezos a vu son bénéfice doubler au quatrième trimestre 2020, à 7,2 milliards de dollars. En Italie, le groupe a annoncé le 17 mars l'ouverture d'ici l'automne prochain d'un nouveau centre de distribution à Cividate al Piano (nord). 900 postes devraient être créés, portant le total des employés en Italie à 10 400.