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Ukraine : les partisans d'un militant ultra-nationaliste dégradent le bâtiment présidentiel

Quelques milliers d'Ukrainiens se sont réunis devant le bâtiment du président Volodymyr Zelensky pour protester contre la condamnation en février 2021 de Serguï Sternenko, ancien responsable local du parti d'extrême droite Secteur droit.

Plus de 2 000 Ukrainiens, essentiellement des jeunes, se sont réunis le 20 mars au soir devant la présidence à Kiev pour manifester contre la récente condamnation d'un militant ultra-nationaliste. Le bâtiment a été recouvert de graffitis et des vitres ont été brisées. Ils ont également jeté des grenades fumigènes et tenté de brûler l'enseigne métallique «Président de l'Ukraine» sur la façade, avant d'allumer des feux d'artifice.  

L'adjoint du ministre de l'Intérieur, Anton Guerachtchenko, a dénoncé sur Facebook «une provocation», visant selon lui à pousser «la police à avoir recours à la force» afin de déclencher un «bain de sang». Présente sur les lieux, la police n'est pas intervenue pour empêcher le bâtiment d'être dégradé. Aucun des manifestants n'a été interpellé.

Serguï Sternenko, ancien chef d'une antenne régionale du parti ultra-nationaliste Secteur droit, a été condamné en février par une cour d'Odessa (sud) à sept ans et trois mois de prison pour attaque armée contre un élu local en 2015. Le militant a nié son implication et fait appel du verdict. Son affaire a provoqué une vague de protestations, les sympathisants de Serguï Sternenko estimant que les preuves retenues contre lui n'étaient pas solides et dénonçant une justice sélective et corrompue. 

Réunis pour le 26e anniversaire de Sternenko, les manifestants ont exigé sa libération et le limogeage du ministre de l'Intérieur et de la procureure générale. Ils ont scandé «Liberté à Sternenko» et «Dehors Zelia» (surnom péjoratif du président Volodymyr Zelensky), et brandi des pancartes «Nous n'avons pas peur», «Réforme des tribunaux, liberté pour Sternenko», ou encore «Aujourd'hui, c'est son tour, demain ce sera notre tour».