Le président du Parlement, Kadri Veseli, a été forcé d’interrompre la session de débats après l’explosion de trois grenades lacrymogènes, qui ont été apportées par des députés d’opposition, malgré les mesures de sécurité en vigueur dans le bâtiment depuis une attaque similaire, le 8 octobre.
Tous les députés ont été forcés de quitter la salle.
L’opposition kosovare s'insurge ainsi contre le traité, conclu le 25 août, qui accorde plus d’autonomie aux régions du Kosovo majoritairement peuplées de Serbes, ainsi qu’une possibilité pour elles de recevoir des financements de Belgrade. Pour l’opposition, un tel accord représente une menace pour l’indépendance du pays, qui s’est séparée de la Serbie en 2008.
Un autre accord sur la délimitation de la frontière kosovare avec le Monténégro suscite également la colère de l’opposition, a fait savoir l’agence Reuters.
«Il n’y aura pas de retour à la normalité dans ce pays tant que ces deux accords n'auront pas été annulés», a déclaré à Reuters Donika Kada Bujupi, du parti Alliance pour l'avenir du Kosovo.
Il s’agit du dernier épisode d’une série de violences dans ce pays, après que deux grenades lacrymogènes ont été lancées le 8 octobre dans le parlement par des élus de l'opposition.
Dans la nuit de lundi à mardi, la police a dû recourir aux gaz lacrymogènes pour disperser des dizaines de manifestants, qui ont jeté des pierres et cassé les vitres du commissariat. Ils réclamaient la remise en liberté d’Albin Kurti, fondateur du parti d’opposition Vetëvendosje («Autodétermination»), arrêté en relation avec l’incident au parlement. L’homme politique a finalement été relâché, quelques heures après son arrestation.
Mercredi, les militants du parti Vetëvendosje ont jeté des œufs sur le vice-ministre des Affaires étrangères Petrit Selim et le ministre du Travail et des Affaires sociales Arban Abrashi.