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Syrie : Macron plaide pour une «solution politique», Londres sanctionne des proches d'Assad

Dix ans après le début du conflit syrien, le chef de l'Etat français a plaidé le 15 mars pour une «solution politique». De son côté, Londres a décidé d'instaurer des sanctions contre des proches du président syrien.

Dix ans après le début de la guerre en Syrie, le président français Emmanuel Macron s'est prononcé le 15 mars pour une solution politique au conflit syrien. Dans un tweet, le chef de l'Etat a déclaré : «Il y a dix ans, le peuple syrien se soulevait pacifiquement pour la liberté et la dignité. Nous restons à ses côtés pour répondre aux besoins humanitaires, défendre le droit international, lutter contre l’impunité, trouver enfin une solution politique, la seule possible», précisant dans une seconde publication : «Au peuple syrien je veux dire : nous n’abandonnerons jamais ce combat».

Quelques semaines plus tôt, la France avait néanmoins soutenu les premières frappes de l'administration Biden en Syrie. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait déclaré que la France se tenait «au côté de ses alliés américains» suite aux «très graves attaques conduites ces derniers jours contre plusieurs sites de la Coalition internationale contre Daech en Irak, notamment à Erbil le 15 février», avait précisé le Quai d'Orsay dans un communiqué.

En 2014, la France avait rejoint cette coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, qui visait initialement à lutter contre Daesh en Irak et en Syrie. Comprenant la Grande-Bretagne, la Turquie, l'Arabie saoudite ou le Qatar, la coalition est résolument opposée à Bachar el-Assad et procède à des frappes militaires régulières en territoire syrien, sans mandat onusien et en totale violation de la souveraineté de la Syrie. 

Londres sanctionne des proches de Bachar el-Assad, dont le ministre des Affaires étrangères

Simultanément à cette prise de position d'Emmanuel Macron, le gouvernement britannique a annoncé le 15 mars des sanctions contre six alliés du président syrien Bachar el-Assad. «Le régime d'Assad a soumis le peuple syrien à une décennie de brutalité pour avoir eu le courage de demander une réforme pacifique», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab. «Aujourd'hui, nous demandons à six autres personnes du régime de rendre compte de la violence à grande échelle contre les citoyens qu'ils devraient protéger», a-t-il ajouté. 

En plus du ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal al-Meqdad, deux hauts gradés militaires, deux hommes d'affaires et la conseillère du président syrien, Luna al-Shibl, vont faire l'objet d'un gel de leurs avoirs et d'une interdiction de voyager au Royaume-Uni. Ce sont les premières mesures prises à l'égard de personnalités syriennes dans le cadre du régime de sanctions du Royaume-Uni, entré en vigueur après la sortie définitive du pays de l'Union européenne, le 1er janvier dernier.  

Moscou dénonce un «étranglement financier et économique»

Depuis le début du conflit, Moscou dénonce ces interventions occidentales qui visent, d'après les autorités russes, à renverser le dirigeant syrien Bachar el-Assad, seule personnalité légitime au regard du droit international.

Moscou, intervenue militairement en 2015 à la demande du gouvernement syrien afin de lutter contre les groupes terroristes, insiste sur une résolution pacifique du conflit et s'efforce de mettre toutes les forces en présence autour de la table. «Nous sommes profondément persuadés qu’il n’a pas de solution militaire», avait indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, précisant tout faire pour promouvoir un «processus politique dirigé et mené par les Syriens eux-mêmes». Insistant sur le respect de la souveraineté de la Syrie, Moscou a déploré qu'après avoir «reconnu l’échec de leurs précédentes tentatives [...] de renverser le gouvernement légitime de ce pays par la force, par les mains de bandits et de terroristes», les «forces anti-syriennes» aient, selon le ministère russe, adopté une autre stratégie : l'«étranglement financier et économique».

En parallèle au Comité constitutionnel inter-syrien de Genève, c'est notamment dans le cadre du processus d'Astana, qui se tient sous l'égide de la Russie, de l'Iran et de la Turquie, que se retrouvent à la table des négociations représentants du gouvernement syrien et délégations de l'opposition.