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La justice britannique autorise le renseignement à espionner les parlementaires

La Cour britannique d’enquête, Investigatory Powers Tribunal, a légalisé les écoutes des communications privées des parlementaires de Westminster dans des «circonstances exceptionnelles», ce qui était pourtant interdit depuis plus de cinq décennies.

A la surprise des Britanniques, la doctrine de Wilson qui empêchait la collecte massive de données semble avoir été mise à l’écart par la Cour britannique d’enquête.

Selon les nouvelles décisions de la Cour, les agences de sécurité, tels que le MI5, le MI6 et le GCHQ, ont obtenu le droit de «surveiller les conversations des parlementaires dans des circonstances exceptionnelles».

La décision de la Cour répond aux doléances des parlementaires qui avaient prétendu être écoutés par la police et par les agences du renseignement. Pourtant, le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Theresa May, a assuré que la doctrine adoptée par l’ancien Premier ministre travailliste, Harold Wilson, en 1966 et élargie avec l’apparition des courriers électroniques n’était pas abolie car les écoutes ne sont possibles que dans des «circonstances exceptionnelles».

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La décision d’autoriser officiellement les écoutes de parlementaires – ce qui avait été le cas dans le cadre du programme Tempora dénoncé par le lanceur d’alerte Edouard Snowden –, a été accueilli par une vague d’indignation à Westminster. Parmi les parlementaires indignés, on trouve la Verte, Caroline Lucas, qui n’hésite pas à parler de «un coup dur pour la démocratie». «Mes concitoyens ont un droit de savoir que leurs conversations avec moi ne deviendront pas un sujet de surveillance générale», a-t-elle précisé.