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Au Québec, des parents d'élèves se rebiffent contre le port du masque obligatoire pour leurs enfants

Depuis le 8 mars au Québec, des parents refusent d'envoyer leurs enfants à l'école pour protester contre le port du masque obligatoire pour les mineurs âgés de 6 à 12 ans. En France, des familles ont saisi le Conseil d'Etat sur cette question.

Au Québec, depuis le 8 mars, des parents d'élèves protestent ouvertement contre le port du masque chez les élèves du primaire (enfants âgés de 6 à 12 ans) en refusant d’envoyer leurs enfants à l’école. A l’origine de cette mobilisation : le Collectif-Parents Québec qui regroupe environ 2 500 parents d'élèves et qui a lancé le mouvement «Après la relâche, je garde mon enfant à la maison». 

Réagissant le 9 mars sur cette décision de ne pas envoyer leurs enfants à l'école, le Premier ministre du Québec, François Legault, a déclaré qu'il trouvait ça «tellement triste» que des parents d'élèves puissent priver leurs enfants d'aller à l'école parce que des parents ne sont pas d'accord avec «les mesures de santé publique».

Interrogée le 10 mars par le Journal de Québec, l'une des fondatrices de l'organisation parentale, Pascale Montesano, a expliqué que «plusieurs de nos membres vont rester en grève jusqu’à la fin de la semaine, mais il y en a d’autres qui ont déjà entrepris les démarches pour faire de l’école à la maison».

Le collectif ne «comprend pas» pourquoi le Premier ministre ne répond pas sur les mesures alternatives jugées moins néfastes sur la santé des jeunes comme l'installation de purificateurs d'air, l'installation de capteurs de CO2 ou encore la possibilité de faire des demi-classes ou des cours en ligne. Dans son intervention, Pascale Montesano précise également qu'en Grande-Bretagne, pays du variant britannique, le port du masque dans les écoles primaires n'est pas obligatoire.

«On aimerait bien savoir où sont les études qui prouvent que le port du masque ne serait pas nuisible chez les enfants, que ça ne va pas causer des problèmes sur leur santé physique, mentale, ou leur apprentissage», plaide-t-elle en citant l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui explique dans un document que «l’intérêt supérieur de l’enfant, sa santé et son bien doivent être au cœur des préoccupations».

Sur internet, des parents d'élèves publient les tests d'oxygénation de leurs enfants 

En France, le 13 mars 2021, des parents ont manifesté pour protester contre le port du masque obligatoire à l'école pour les enfants âgés de 6 à 11 ans. Deux collectifs (Les Parents atterrés et Enfance et libertés) ont décidé de déposer un recours en référé devant le Conseil d'Etat contre le port du masque obligatoire pour les enfants de 6 à 11 ans. Ce recours prend notamment appui, selon ces associations, sur «des déclarations de spécialistes faisant autorité dans le domaine scientifique et allant dans le sens des requérants».

Un autre phénomène de contestation du port du masque à l'école est apparu sur la toile ces dernières semaines avec la publication, par des parents d'élèves inquiets, des tests d'oxygénation de leurs enfants via un appareil électronique (un oxymètre) qui mesure la saturation en oxygène dans le sang. Les parents qui publient ces résultats s'alarment d'une chute drastique du taux d'oxygénation du sang de leurs enfants. C'est notamment le cas de l'économiste Philippe Murer, qui s'est étonné le 9 mars sur Twitter, ce qu'il pense être une chute importante de l'oxygénation du sang de sa fille après 3 heures de port du masque. Une méthode de contrôle de l'oxygénation du sang qui semble toutefois perfectible lorsqu'elle est mal utilisée.  

De son côté, l'OMS certifie toutefois que les masques ne peuvent provoquer de tels effets même s'ils sont portés durablement : « L’utilisation prolongée de masques médicaux peut être inconfortable, mais elle n’entraîne ni intoxication au CO2 ni manque d’oxygène.» avait-t-elle indiqué.