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Pologne : Clément Beaune privé d'accès aux zones «sans idéologie LGBT»

En déplacement en Pologne, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes Clément Beaune a souhaité se rendre dans l'une des zones «sans idéologie LGBT». Les autorités polonaises ont cependant annoncé ne pas être en mesure d'organiser cette visite.

Dans une interview accordée à L'Obs, le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes Clément Beaune a affirmé qu'il ne pourrait pas se rendre dans l'une des 88 zones «sans idéologie LGBT» que compte la Pologne. En visite dans le pays jusqu'au 10 mars, l'ancien conseiller d'Emmanuel Macron avait pris l'engagement de visiter l'une de ces zones au lendemain de sa prise de fonction, en juillet dernier. Les autorités polonaises n'ont cependant pas accédé à sa requête, invoquant des raisons de sécurité. 

Une situation que Clément Beaune commente en ces termes : «Les autorités polonaises m’ont récemment indiqué qu’elles n’étaient pas en mesure de prévoir cette visite et je le regrette profondément. Celles-ci mettent en avant des raisons de sécurité liées aux mesures sanitaires en vigueur dans le pays. C’est une décision que je déplore.» Une «source à Varsovie» aurait par ailleurs affirmé à Europe 1 que la sécurité physique du secrétaire d'Etat ne pouvait assurée dans ces zones.

L'homme de 39 ans, qui a déclaré publiquement son homosexualité en décembre 2020, affirme cependant qu'il tiendra son engagement et qu'il se rendra dans une ce des zones – qu'il avait qualifiées de «scandale absolu», comme le rappelle Europe 1 –  et ce «avant de quitter [ses] fonctions de secrétaire d’Etat aux Affaires européennes».

Clément Beaune plaide pour que l’Union européenne puisse sanctionner financièrement les Etats où existent des «zones anti-LGBT». Il s'agit en Pologne de communes soutenues par le gouvernement conservateur du parti Loi et justice (PiS), dans lesquelles les élus sont encouragés à s’abstenir de toute action prônant une plus grande tolérance à l’égard des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres), et à ne pas accorder d’aide financière aux ONG qui œuvrent en ce sens, comme le rappelle L'Obs.