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«Je ne suis pas un tueur» : le Premier ministre slovaque réaffirme vouloir utiliser le Spoutnik V

Critiqué par ses opposants pour vouloir utiliser le vaccin russe, Igor Matovic persiste : «Spoutnik sauvera des vies en Slovaquie.» Le Fonds d'investissements directs russe avait proposé à Bratislava de récupérer les doses de vaccins livrées.

Le Premier ministre slovaque Igor Matovic a expliqué le 5 mars 2021 qu'il ne comptait pas se passer des doses de vaccin Spoutnik V reçues par son pays, en dépit des critiques émises par ses opposants. «Spoutnik ne retournera pas en Russie et sauvera des vies en Slovaquie», a écrit Igor Matovic dans un message publié sur Facebook

Le 1er mars, la Slovaquie a été le deuxième pays de l'Union européenne à recevoir le vaccin russe, après la Hongrie. La décision du chef de l'exécutif slovaque de recourir au produit russe lui a valu d'être qualifié d'«acolyte de Poutine» par ses opposants, a-t-il expliqué dans son message, ajoutant que le vaccin était décrit comme une «arme géopolitique de Russie» et un outil dans la «guerre hybride» menée par le Kremlin.

Face à la polémique, Igor Matovic a souligné le fait que le Fonds d'investissements directs russe (RDIF), qui a aidé à financer le développement de Spoutnik V, avait proposé à la Slovaquie de reprendre les doses de vaccins livrées, sans sanction contre Bratislava. Une solution refusée par le Premier ministre : «Nous faisons partie intégrante de l’UE, mais je ne peux pas refuser [l’opportunité] de sauver notre peuple avec un vaccin de qualité uniquement parce qu’il est fabriqué en Russie […] Je ne suis pas un tueur», a-t-il justifié.

Igor Matovic avait précisé le 1er mars, lors de la première livraison du Spoutnik V, que son pays devrait recevoir le premier million de doses du vaccin en mars et avril, suivi d'un autre million en mai et juin. Son ministre de la Santé, Marek Krajci, avait déclaré de son côté qu'il signerait un décret autorisant l'utilisation des vaccins russes sur le territoire slovaque sans attendre l'autorisation de l'Agence européenne des médicaments (EMA). Cette dernière a entamé le 4 mars la procédure d'examen du produit en vue de son homologation dans l'UE.

«Suite à l'approbation de l'EMA, nous serions en mesure de fournir des vaccins pour 50 millions d'Européens à partir de juin 2021», a précisé dans un communiqué Kirill Dmitriev, le président du RDIF. Au sein de l'UE, outre la Slovaquie et la Hongrie, l'Autriche et la République tchèque ont fait part de leur intérêt pour le produit.