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Depuis l'Irak, le pape François dénonce les «barbaries insensées» de Daesh contre les Yézidis

Entamant un voyage historique en Irak dans le contexte des restrictions sanitaires, le souverain pontife a rendu hommage à la minorité chrétienne irakienne de ce pays, durement éprouvée par le règne sanglant de Daesh.

Au cours d'une visite historique − la première d'un souverain pontife en Irak − le pape François a dénoncé le 5 mars à Bagdad les «barbaries insensées» de l'organisation terroriste Daesh commises en 2014 contre la minorité yézidie, dont des milliers de femmes ont été réduites à l'esclavage sexuel.

«Je ne peux pas ne pas rappeler les Yézidis, victimes innocentes de barbaries insensées et inhumaines, persécutés en raison de leur appartenance religieuse et dont l'identité même et la survie ont été menacées», a-t-il affirmé dans un discours aux autorités irakiennes.

«La visite du Saint-Père à Mossoul et à Qaraqosh, ravagées par les crimes de l'Etat islamique [EI], seront des instants profonds et personnels pour les chrétiens d'Irak», a commenté Karim Khan, chef des enquêteurs de l'ONU chargés de faire la lumière sur les crimes de l'organisation terroriste.

«Notre détermination commune à promouvoir la justice, la tolérance et la réconciliation est la meilleure façon de combattre l'héritage de l'EI», a conclu le responsable, présent au moment de l'adresse papale aux hommes politiques et diplomates à Bagdad.

Une visite historique

Au cours de cette visite historique, le pape François circule sous haute protection, seul et masqué sous un strict confinement anti-Covid. Il a remercié «évêques et prêtres d'être demeurés proches» de la minorité chrétienne de ce pays, passée en 20 ans de 1,5 million de membres à moins de 400 000 au gré des violences et des crises.

Le souverain pontife, dont c'est le premier voyage depuis 15 mois, s'est rendu dans la cathédrale Notre-Dame du Perpétuel secours à Bagdad, visée à la veille de la Toussaint 2010 par la prise d'otages la plus sanglante contre des chrétiens d'Irak (53 morts). Il a évoqué ces «frères et sœurs» ayant payé «le prix extrême de leur fidélité au Seigneur et à son Eglise».

Il doit par ailleurs visiter, à Mossoul, l'église syriaque catholique Al-Tahira, partiellement détruite en 2017 au cours du règne sanglant de Daesh. L'Unesco y avait entamé en juin 2020 des travaux de reconstruction.

Le pape doit participer le 7 mars à une prière œcuménique à Ur (sud), berceau du patriarche Abraham présenté par la tradition comme le père des monothéismes, avec des dignitaires yézidis, chiites, sunnites et sabéens.