Israël, l'Autriche et le Danemark ont annoncé le 4 mars au soir une alliance pour le développement et la production de nouvelles générations de vaccins contre le Covid-19. Une décision qui fait déjà grincer des dents en Europe.
«Nous ne savons pas combien de temps le vaccin va rester efficace. Est-ce six mois, un an, deux ans, moins ou plus, nous ne savons pas et c'est pourquoi nous devons protéger nos populations contre la résurgence de la pandémie ou de mutations», a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou lors d'un point de presse avec le chancelier autrichien Sebastian Kurz et la Première ministre danoise Mette Frederiksen.
A ce titre, Israël et les deux pays de l'Union européenne vont lancer «un fonds de recherche et développement [et] entamer des efforts conjoints pour la production de futurs vaccins», selon le chef du gouvernement israélien, qui n'a toutefois pas détaillé le montant de ce fonds, ni la capacité de production souhaitée.
«Nous menons tous [les trois] des recherches prometteuses qui ouvriront la voie à la prochaine génération» de développement biomédicale, a renchéri la Première ministre danoise, arguant que cette nouvelle alliance allait «explorer la possibilité de coopérer sur des essais cliniques».
La France critique du projet
La France avait déjà critiqué ce projet d'alliance, estimant que le «cadre européen» restait le plus approprié pour garantir la «solidarité» au sein de l'Union européenne (UE). La solution «la plus efficace» pour répondre aux besoins de vaccination «doit continuer de reposer sur le cadre européen», garant de la «solidarité entre Etats membres plus que jamais indispensable», selon la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
«Nous devons coopérer sur ce dossier au sein de l'Union européenne [...] mais nous devons aussi coopérer à l'échelle mondiale», a rétorqué à Jérusalem le chancelier autrichien Sebastian Kurz, qui a qualifié Israël «de premier pays dans le monde à faire la démonstration que le virus peut être vaincu».
A la faveur d'un accord avec le géant pharmaceutique Pfizer, l'Etat hébreu compte sur un approvisionnement rapide de vaccins en échange de données biomédicales des effets sur sa population. Cet accord a permis jusqu'à présent d'administrer au moins une première dose de vaccin à plus de la moitié des 9,3 millions d'Israéliens et de mener une série de tests à grande échelle ayant confirmé, jusqu'à présent, l'efficacité du vaccin Pfizer/BioNtech.