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Le gouverneur de New York refuse de démissionner après des accusations de harcèlements sexuels

Accusé de harcèlements sexuels, le gouverneur démocrate de l'Etat de New York Andrew Cuomo a fait savoir le 3 mars qu'il refuserait de démissionner avant la fin de l'enquête. Trois femmes ont déjà témoigné contre lui.

Le gouverneur démocrate Andrew Cuomo, qui dirige l’Etat de New York et est accusé par plusieurs femmes de harcèlements sexuels, a exclu toute démission jusqu’à ce que l'enquête ouverte sur ces allégations ne soit terminée, selon l’AFP.

«Je n'ai pas été élu par des politiques, j'ai été élu par les habitants de l'Etat de New York, je ne démissionnerai pas», a-t-il déclaré le 3 mars, lors de sa première conférence de presse depuis les accusations à son encontre. Evoquant les faits qui lui sont reprochés, le gouverneur âgé de 63 ans a expliqué : «Je ne savais pas du tout à l'époque que je mettais quiconque mal à l'aise. Jamais je n'ai voulu offenser quiconque, blesser quiconque, ou faire souffrir quiconque. Je me sens horriblement mal à l'idée que ces personnes aient été blessées, aient souffert de ces interactions.»

La semaine précédente, l’homme fort de New York et frère du présentateur star de CNN Chris Cuomo a été mis en cause par trois femmes. Une ex-conseillère économique, Lindsey Boylan, 36 ans, a d'abord affirmé qu'il l'avait embrassée sur la bouche de façon non sollicitée et qu'il aurait suggéré qu'elle joue avec lui au «strip poker» quand elle travaillait avec lui entre 2015 et 2018. Le 27 février, une autre ex-collaboratrice, Charlotte Bennett, 25 ans, a affirmé que le gouverneur lui avait fait des avances qui l'avaient mise «mal à l'aise» au printemps 2020. Et le 1er mars, Anna Ruch, 33 ans, qui n'a jamais travaillé avec lui, a affirmé qu'il l'avait «choquée» en voulant l'embrasser contre son gré lors d'un mariage en 2019. Une photographie a été publiée montrant le gouverneur encadrant le visage de Anna Ruch avec ses mains.

Cuomo est par ailleurs soupçonné d’avoir dissimulé le nombre de morts du Covid-19 dans les maisons de retraite

Face aux appels à démissionner qui se sont multipliés ces derniers jours, y compris dans le camp démocrate, il s'est défendu en estimant «n’avoir jamais rien fait dans [sa] carrière dont [il] ait à avoir honte» et répété «n’avoir jamais touché quiconque de façon inappropriée». Il a appelé les New-Yorkais à «attendre» les résultats de l'enquête avant de se forger une opinion. «J’ai été dans de telles situations trop souvent, tout le monde a une opinion parce qu'il a lu telle ou telle chose, et soudain, les faits font ressortir une situation différente», a ajouté Andrew Cuomo, lui-même ancien procureur.

Ce scandale éclate alors qu'Andrew Cuomo est soupçonné d'avoir dissimulé le véritable nombre de morts du Covid-19 dans les maisons de retraite new-yorkaises. Avec ses points presse quotidiens, rationnels et jugés rassurants, il avait acquis un tel statut de vedette nationale que certains le poussaient alors à rejoindre la course à la Maison Blanche.