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Union européenne : le parti d'Orban quitte le parti de droite PPE au parlement

Le Fidesz de Viktor Orban quitte le Parti populaire européen avec lequel les tensions sont constantes depuis des mois. Les nouvelles règles du PPE bientôt votées prévoyaient de pouvoir en exclure un parti entier.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé le 3 mars que son parti quittait le groupe du Parti populaire européen (PPE, droite) au Parlement européen, en réaction à un vote des eurodéputés sur une réforme des statuts ouvrant la voie à une exclusion.

«Je vous informe que les membres du Fidesz se retirent du groupe PPE» avec «effet immédiat», écrit le dirigeant dans une lettre postée sur Twitter par une de ses ministres, dénonçant une démarche «antidémocratique, injuste et inacceptable».

De nouveaux statuts anti-Fidesz ? 

Il prend ainsi les devants alors qu'un vote des eurodéputés PPE est prévu ce même jour à Bruxelles sur une réforme des statuts qui doit permettre la suspension ou l'exclusion de délégations entières, et non plus seulement de parlementaires individuellement.

Viktor Orban avait dénoncé des dispositions «taillées sur mesure» pour sanctionner les membres du Fidesz dans une lettre adressée le 28 février au président du groupe parlementaire, l'Allemand Manfred Weber. Si elles sont adoptées, avait-il prévenu, «le Fidesz quittera le groupe».

Ce départ, s'il est confirmé, mettrait fin à un feuilleton de plusieurs années : l'exclusion du Fidesz a en effet été réclamée plusieurs fois au sein du PPE en raison de ses virulentes prises de position anti-Bruxelles et de mesures jugées attentatoires aux droits fondamentaux.

Le parti hongrois est déjà suspendu sine die depuis mars 2019 du PPE, première famille politique de l'UE qui réunit les formations de droite.

Depuis lors, le Fidesz n'a plus le droit de participer aux réunions du PPE, est privé de ses droits de vote et ne peut pas présenter de candidats à des postes en interne. Sa dizaine de députés fait en revanche toujours partie du groupe parlementaire.

La réforme des statuts intervient après des sanctions décidées en décembre 2020 contre l'eurodéputé du Fidesz Tamas Deutsch qui avait comparé l'attitude de Manfred Weber à celle de la Gestapo.

Une quarantaine de parlementaires PPE (sur 187), emmenés par l'Autrichien Othmar Karas, avaient alors réclamé son exclusion, mais l'eurodéputé n'avait finalement écopé que d'un retrait de ses droits à s'exprimer en plénière au nom du PPE et à être nommé rapporteur.