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Espagne : ouverture d'enquête sur des propos antisémites tenus lors d'une manifestation fasciste

Le parquet de la région de Madrid a annoncé l'ouverture d'une enquête sur des déclarations antisémites prononcées lors d'une manifestations rendant hommage à la division «División Azul» ayant combattu avec la Wehrmacht sur le front de l'Est.

Le 16 février 2021, le parquet de la région de Madrid a annoncé l'ouverture d'une enquête sur des déclarations antisémites prononcées lors d'une manifestation néo-nazie ayant eu lieu trois jours plus tôt dans la capitale. Selon les images diffusées sur les réseaux sociaux, quelque 300 personnes – certaines faisant le salut hitlérien – ont participé à ce rassemblement dans le cimetière madrilène de la Almudena. 

Cette manifestation – à laquelle a également participé un prêtre catholique – avait été organisée en hommage à la División Azul (la «Division bleue»), qui rassemblait près de 18 000 militaires volontaires espagnols envoyés par le régime franquiste pour se battre aux côtés l'armée nazie contre l'Union soviétique durant la Seconde Guerre mondiale. Le cimetière de la Almudena dispose d'un monument en mémoire aux morts de cette division devant lequel les manifestants ont déposé des fleurs.

Selon les images du rassemblement, une jeune femme vêtue de bleu aurait prononcé des phrases de nature antisémite, telles que «l'ennemi sera toujours le même, avec des masques différents : le juif», ou encore «le juif est le coupable». Le parquet de la région de Madrid a annoncé dans un communiqué l'ouverture d'une «enquête pénale pour rassembler des informations sur ces proclamations antisémites», qui pourraient constituer «un délit relatif à l'exercice des droits fondamentaux et des libertés publiques».

«Il est inadmissible que des manifestations antisémites aussi graves puissent rester impunies», a déclaré Isaac Benzaquén, président de la Fédération des communautés juives d'Espagne. Le pays compte environ 40 000 habitants de confession juive. L'ambassade d'Israël en Espagne s'est quant à elle unie aux condamnations en dénonçant des déclarations «répugnantes».