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Erdogan veut envoyer «le croissant» et le «drapeau rouge» de la Turquie sur la Lune

Recep Tayyip Erdogan a annoncé que le programme spatial national turc prévoyait le placement en orbite autour de la Lune en 2023 d'une fusée, avec pour ambition un alunissage. Un objectif qui serait réalisé grâce à des coopérations internationales.

Le 9 février, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que son pays avait pour ambition d'effectuer son premier contact avec la Lune en 2023, pour le 100e anniversaire de la république de Turquie, dans le cadre de son programme spatial national. Celui-ci comporte 10 objectifs stratégiques, tels que l'envoi d'un citoyen turc dans l'espace ou la création d'un port spatial. 

«Le premier alunissage se fera avec notre fusée hybride nationale qui sera lancée en orbite à la fin de 2023 via une coopération internationale», a déclaré le chef d'Etat à Ankara, selon l'agence Reuters, sans donner davantage de précisions. En ce qui concerne la coopération internationale, Isabelle Sourbès-Verger, scientifique au CNRS spécialiste des politiques spatiales interrogée par Le Figaro, juge que «le plus cohérent serait de coopérer avec les Russes, leur technologie [étant] sûre et moins chère».

Nous ferons ressentir à notre nation la fierté d'envoyer le croissant, qui est aussi le symbole de la géographie de notre civilisation, sur la Lune avec notre drapeau rouge

Selon le média public turc TRT, le chef d'Etat a également déclaré : «Nous ouvrons les portes du voyage spatial à notre civilisation qui a été pionnière de la justice, de la moralité et de la paix sur terre pendant des siècles» «Nous ferons sentir à notre nation la fierté d'envoyer le croissant, qui est aussi le symbole de la géographie de notre civilisation, sur la Lune avec notre drapeau rouge», a encore promis, lyrique, le prédisent turc. 

Le lendemain des déclarations spatiales de Recep Tayyip Erdogan, l'Agence spatiale fédérale russe Roscosmos a déclaré dans un communiqué que la Turquie avait porté la coopération entre les deux pays à une nouvelle échelle avec la création par Ankara d'une Agence spatiale nationale. «Des travaux sont en cours pour préparer un document gouvernemental bilatéral qui constituera une base solide pour développer une coopération fructueuse dans le domaine des activités spatiales», s'est félicité Roscosmos. Cette dernière a également déclaré s'attendre à recevoir prochainement de la part de la Turquie des demandes d'assistance concernant l'envoi du premier astronaute turc vers la station internationale ISS, selon RIA Novosti

Le président turc s'était par ailleurs entretenu le mois dernier avec Elon Musk, le patron de SpaceX – avec qui Ankara collabore déjà pour mettre en orbite ses satellites – au sujet d'une possible coopération avec des entreprises turques concernant les technologies spatiales.

Cette annonce de Recep Tayyip Erdogan a eu lieu le jour où les Emirats arabes unis – grands rivaux de la Turquie comme le rappelle Le Figaro – annonçaient la mise en orbite autour de mars de leur sonde «Hope», et la veille du jour où la Chine faisait de même avec «Tianwen-1».