Quatre bombardiers B-1 de l'US Air Force et environ 200 membres du personnel de la base aérienne de Dyess, au Texas, vont être déployés pour la première fois dans les trois prochaines semaines par les Etats-Unis sur la base aérienne d'Orland, en Norvège, rapporte CNN le 9 février 2021. Leur mission prendra place dans le cercle polaire arctique et l'espace aérien international au large du nord-ouest de la Russie, selon plusieurs responsables de la Défense cités par le média américain, qui y voient la possibilité de «réagir plus rapidement à une éventuelle agression russe».
Selon CNN, le département américain de la Défense est «profondément préoccupé» par les mesures russes visant à bloquer l'accès maritime potentiel à l'Arctique pour les ressources naturelles. «Les récents investissements russes dans l'Arctique comprennent un réseau de moyens aériens offensifs et de systèmes de missiles côtiers», a averti à l'été 2020 Barbara Barrett, secrétaire de l'armée de l'air sous l'administration Trump.
L'exploitation des ressources naturelles par la route maritime du Nord est jugée stratégique par plusieurs pays. Comme le rappelle le site spécialisé Opex360, l'ancien chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait déclaré en 2019 que l'Arctique était «devenue un espace de pouvoir mondial et de concurrence», ajoutant que «l’attitude agressive de la Chine ailleurs nous donnera une idée de la manière dont elle traitera l’Arctique» et que «la Russie laisse déjà des empreintes de bottes dans la neige» de la région.
La décision américaine intervient par ailleurs dans un contexte de vives tensions entre l'Occident et la Russie, comme en témoignent les récentes expulsions de diplomates russes par plusieurs pays européens. Cette mesure avait été prise après que Moscou a expulsé des diplomates allemand, suédois et polonais, pour participation à des manifestations non-autorisées de soutien à Alexeï Navalny, ce que la diplomatie russe avait qualifié d'«ingérence».