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Les forces militaires kurdes accusées de crimes de guerre en Syrie par Amnesty International

L'organisation a publié un rapport accusateur de 38 pages contre les crimes perpétrées par le Unités de Protection du Peuple (YPG) dans des villages repris à l'Etat islamique dans le Nord de la Syrie.

Pour Lama Fakih, porte-parole de l'organisation de défense des droits de l'Homme, «en détruisant délibérément des habitations civiles, et dans certains cas en brûlant et rasant des villages entiers, déplaçant leurs habitants sans raison militaire qui pourrait justifier ces actes, l'Administration Autonome abuse de son autorité et se moque effrontément du droit international, dans des attaques qui peuvent être qualifiées de crimes de guerre».

Selon des images satellites analysées par Amnesty International, le village de Housseiniya  a ainsi été détruit à 94% entre juin 2014 et juin 2015. Les combattants kurdes «nous ont sortis de nos maisons et ont commencé à les brûler, ils ont apporté des bulldozers, ils ont détruit les maisons les unes après les autres jusqu'à ce que le village entier y passe», a dit un habitant de Housseiniya cité par Amnesty.

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Ces destructions ont été perpétrées en réaction avec des «sympathies ou des liens supposés des habitants avec des membres de l'EI ou d'autres groupes armés». Selon certains témoignages, les YPG, soutenus par les Etats-Unis, auraient même menacé les habitants de signaler leurs maisons comme étant des repaires de terroristes afin qu'elles soit ciblées par des bombardements, si ils ne quittaient pas les lieux.

Si un porte-parole de l'Unité de Libération du Peuple a nié ces accusations, Ciwan Ibrahim, chef du bataillon kurde Asayish, a reconnu, interrogé par Amnesty, des « déplacements forcés » qu'il qualifie «d'incidents isolés».

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