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Le Sénat italien sur le point de voter une baisse de ses pouvoirs

Le Premier ministre italien va obtenir une victoire historique en obtenant une réduction massive des pouvoirs du Sénat, mettant ainsi fin à des années d'instabilité politique dans le pays.

C’est une révolution qui se prépare en Italie. Ni plus ni moins que la fin du bicaméralisme parfait en vigueur dans le pays depuis 1947. Le Sénat devrait renoncer à une grande partie de son pouvoir et devenir ainsi une simple assemblée consultative qui représentera les régions et les collectivités territoriales. Le Sénat deviendra ainsi incapable de faire tomber le gouvernement.

Cette réforme a pour ambition d’éviter une forme de paralysie politique qui touche régulièrement le pays depuis 1947. Ainsi, ce ne sont pas moins de 63 gouvernements qui se sont succédés en Italie depuis cette date. Réduit à 100 élus contre 315 actuellement, le Sénat ne votera ainsi plus la confiance au gouvernement, limitant ainsi son pouvoir de nuisance.

Pour l'actuel Premier ministre Matteo Renzi, il s’agirait, en cas de succès de cette réforme, d’une victoire «historique». Le président du Conseil italien pourrait ainsi moderniser le pays, et obtenir, grâce à cette réforme et à la promesse d’une stabilité gouvernementale, une plus grande flexibilité budgétaire de la part de l’Union européenne. Un coup de pouce jugé indispensable pour ranimer la croissance en Italie.

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Cette victoire permettrait aussi à Matteo Renzi de recentrer son action et sa majorité sur les perspectives économiques après une période compliquée au sein de son parti, après la démission du maire de Rome, lui aussi démocrate, en raison d'un scandale de corruption. «Je ne recule pas d'un centimètre. Les réformes dont le pays a besoin, nous les réaliserons jusqu'au bout», a d’ailleurs promis le Premier ministre le 10 octobre.

Alors qu’elle devrait être validée le 13 octobre, la réforme devra toutefois passer une nouvelle fois devant l’autre chambre italienne, ainsi qu’au Sénat, avant d’être soumise à référendum au milieu de l'année prochaine. Matteo Renzi a annoncé qu’il démissionnerait si cette réforme ne passait pas, ce qui semble aujourd’hui peu probable.

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Seule voix discordante d'importance en Italie sur cette question, celle de Silvio Berlusconi qui a affirmé que cette réforme ouvrait la voie à «un système dangereux qui met un homme seul aux commandes».