International

Bières et dégustations : en République tchèque, des pubs rouvrent malgré les restrictions

Pour protester contre les restrictions liées à l'épidémie de Covid-19, des pubs et des restaurants ont décidé de rouvrir normalement ce 23 janvier. Et ce, alors qu'ils ont une obligation de fermeture depuis octobre.

Des pubs et des restaurants ont rouvert ce 23 janvier en République tchèque, pour protester contre les restrictions du gouvernement liées au Covid-19, qui les maintiennent fermés depuis le mois d'octobre.

«Nous sommes déçus par le gouvernement depuis longtemps et nous voulons montrer qu'il a choisi la mauvaise voie», a expliqué à l'AFP Jiri Janecek, le directeur de la brasserie Maly Janek à Jince, au sud-ouest de Prague. «Nous en avons assez, et nous pensons que les ministres devraient envisager de quitter leurs postes», a ajouté le cofondateur du mouvement à l'origine de cette action, à laquelle plusieurs centaines d'établissements devaient se joindre.

A l'heure du déjeuner, le Maly Janek était à moitié plein avec des habitués sirotant une bière, des familles grignotant des côtes de porc ou des escalopes panées, tandis que les serveurs et serveuses travaillaient à plein régime. Les établissements ouverts risquent une amende maximale de 20 000 couronnes (765 euros), a précisé à l'AFP un porte-parole de la mairie de Prague, Vit Hofman.

Naissance d'un mouvement politique

Les restaurants, les pubs, les bars, mais aussi les cinémas, les théâtres, les zoos, les salles de sport et la plupart des magasins sont fermés depuis octobre dernier dans ce pays de l'UE de 10,7 millions d'habitants, qui a toutefois connu un bref assouplissement des restrictions avant Noël. La République tchèque a enregistré au total plus de 930 000 cas de Covid-19, dont 15 270 morts, selon les données officielles.

Fondé à l'automne dernier, le mouvement s'opposant au pilotage des restrictions par le gouvernement est aussi à l'origine de l'installation, au début du mois, d'une chaîne de chopes de bière d'un kilomètre de long dans le centre-ville de Prague. Il s'est récemment transformé en mouvement politique, les pubs devenant des clubs où ses membres et ses partisans peuvent se retrouver, «comme nos politiciens se réunissent à la cantine du Parlement», souligne le cofondeur du mouvement, David Biksadsky.

Une rébellion similaire avait eu lieu en Italie une semaine plus tôt avec le mouvement «Moi, j'ouvre», à travers lequel de très nombreux restaurateurs ont décidé d'accueillir leur clientèle malgré les restrictions d'ordre sanitaire en vigueur autour du 15 janvier.