Alors que la Russie continue de demander à ses partenaires de l’aider à établir des contacts avec les forces de l’opposition en Syrie, la composition de cette dernière suscite des doutes, a déclaré mardi à Moscou le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
«Personne n’a été en mesure de nous communiquer les coordonnées de l’opposition modérée», a déclaré le ministre. On a d’abord parlé de l’Armée syrienne libre, mais personne ne sait qui la représente vraiment. Nos collègues ont ensuite annoncé la création d’une nouvelle alliance, les Forces démocratiques de la Syrie. Nous avons étudié sa composition, ce qui nous a conduit à identifier des groupements ayant collaboré auparavant avec Daesh», a expliqué Sergueï Lavrov aux journalistes .
Cependant, le Kremlin continue à œuvrer pour réaliser les accords conclus auparavant, qui visent à installer autour de la table de négociations les représentants de toutes les forces politiques du pays, a poursuivi le diplomate.
«On sait plus ou moins qui peut représenter le gouvernement, mais qui représente l’opposition, soucieuse de se tenir aux décisions de l’ONU quant à la nécessité de préserver la Syrie en un Etat unifié, souverain, démocratique, laïque, où tous les groupes ethniques et religieux se sentent en sécurité ? Nous n’arrivons malheureusement pas à avancer sur cette question, qui n’est pas, pour moi, si difficile que ça», a déclaré Sergueï Lavrov.
«La proposition faite à nos partenaires de coordonner nos efforts en Syrie est restée sans réponse»
Alors que la Russie a «tout de suite proposé» aux forces qui s’engagent en Syrie de collaborer afin de coordonner les actions, cette proposition n’a pas trouvé de réponse.
«Nous sommes extrêmement déçus par le fait que nos collègues américains n’arrivent pas encore à commencer à coordonner la lutte de toutes les forces présentes en Syrie contre les terroristes», a fait savoir le ministre russe. Il a rappelé que dans sa dernière interview à la télévision américaine, Barack Obama avait souligné qu’il était nécessaire de coordonner les efforts de toutes les forces, y compris de l’opposition syrienne.
«Cependant, les subordonnées du président américains ne souhaitent pas le faire pour le moment», a regretté Sergueï Lavrov.
«La coordination des efforts ne doit pas rester une parole creuse, mais se traduire dans des actions concrètes», a estimé le chef de la diplomatie russe.