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Pour Almaz-Antei, concepteur des Bouk, le MH17 a été frappé depuis une ville contrôlée par Kiev

Lors de la présentation des résultats de l'enquête sur le crash du vol MH17, Yan Novikov, le directeur général d'Almaz-Antei, qui a construit les systèmes Bouk, a souligné que le missile avait été tiré depuis Zaroshchenskoie.

Mardi 13 octobre

Le constructeur des systèmes de missiles Bouk a publié une vidéo où l’on voit un de ses missiles exploser près de la cabine de pilotage d’un avion civil dans le cadre d’une reconstitution grandeur nature.

«La Commission néerlandaise n'ayant pas approuvé nos données initiales, nous l'avons invitée en Russie pour qu’elle vérifie par elle-même l'authenticité de nos résultats, ce qu'elle a refusé», a regretté Yan Novikov, directeur général d’Almaz-Antei. 

Il a exprimé cependant l’espoir qu’à l’avenir la Commission internationale n’ignorera pas les faits. «Vous pouvez ignorer nos conclusions mais n’ignorez pas les faits», a encore précisé Yan Novikov. 

«On mène l’enquête aux Pays-Bas à huit clos, on le sait, on ignore les conclusions des experts russes. Tout ça prouve qu’il y aurait un scénario dont le but est d’affranchir l’Ukraine de cette catastrophe, ce qui constitue grand intérêt pour les médiateurs occidentaux», a-t-il poursuivi.

«La vitesse avec laquelle les médias occidentaux ont reçu des photos de l’aviation russe sur la base de Lattaquié grâce aux données du renseignement spatial américain n’est un secret pour personne. Mais pourquoi n’y-a-t-il aucune photo des systèmes d'armes sol-air qui ont détruit le Boeing malaisien ? Pourquoi les Etats-Unis ont-ils classé ces matériels top secrets ? On ne voit qu’une seule raison : le renseignement américain a conclu que le système d'arme sol-air qui avait frappé le Boeing appartenait à l’Ukraine», a conclu Yan Novikov.

Lors de la conférence de presse, le directeur général du groupe Mikhail Malychevskiï a déclaré que plus de 10 millions de roubles (environ 144 000 euros) avaient été dépensés pour ces deux simulations.

«Nous avons également levé en août la classification "secrète" d'un certain nombre de documents afin que tout soit clair», a-t-il précisé.

Almaz-Antei a déclaré que les photos montrées par la Commission internationale soulevaient des doutes, car «l'angle de prise ne donnait pas la possibilité de certifier quel missile avait été lancé». 

En plus, les autorités du groupe ont aussi précisé que les impacts engendrés par les éléments destructeurs du missile 9M38M1 présentaient la forme particulière d'un papillon. Aucune forme comme ceci n'a été identifié sur le Boeing malaisien.

C'est pourquoi, le constructeur Almaz-Anteï défend l'hypothèse selon laquelle l'avion a été touché par un missile ancien Bouk 9M38 produit en Union Soviétique en 1986 et exploitable sur 25 ans, après quoi l'utilisation de ce type de missile est réfutable.

La simulation a montré que si les missiles avaient été lancés depuis Snezhnoie, le Boeing aurait été frappé du côté droit. «Lors de l'expérience, les trous causés par l'impact de l'obus se trouvaient du côté droit de l'avion : l'une des vitres était complètement détruite, et une autre était touchée par trois trous distincts, ce qui diffère de tout ce que nous connaissons sur le vol MH17», a-t-il souligné.

«Nous avons conduit une simulation en 3D afin d'identifier quels types d'éléments auraient pu frapper le fuselage du Boeing. Si les missiles avaient été lancés depuis Zaroshchenskoie, au moins 22 éléments auraient dû toucher l'engin, mais si le missile avait été lancé depuis Snezhnoie, alors aucun fragment n'aurait pu toucher l'engin et son aile gauche», a précisé le directeur général du groupe Almaz-Antei Yan Novikov.

S’agissant de l’endroit à partir duquel le missile qui a touché le Boeing 777 a pu être tiré, les autorités du groupe Almaz-Antei ont précisé que «si un missile avait été lancé depuis Snezhnoe, aucun élément destructif n’aurait pu attendre l’appareil ou l’aile gauche».

«Les dégâts du MH17 ont été en partie causés par la destruction de certains éléments rentrant dans la composition du Boeing, et non pas uniquement par les éléments destructeurs du missile», a déclaré Mikhail Malychevskiï.

«L'impact de la fusée a eu lieu à plus de 20 mètres du moteur gauche du Boeing», a fait savoir Mikhail Malychevskiï.

En plus, il a précisé que la Commission hollandaise avait présenté deux types de sous-munitions, or il y aurait dû en avoir trois.

«Je voudrais attirer votre attention sur le fait que lors de notre première expérience, trois fractions des éléments destructeurs ont été trouvés, tandis que lors de l'analyse de ces éléments, la Commission hollandais n'en avait présenté que deux. Or, le missile 9M38 en possédait trois», a précisé le directeur général du groupe Almaz-Antei Yan Novikov.

Le conseiller du constructeur a notamment critiqué le rapport préliminaire de la Commission internationale publié il y a une année environ. «La simulation du crash du MH17 menée par les spécialistes hollandais n'explique pas pourquoi l'avion a été frappé depuis Snezhnoe», a-t-il conclu.

Lors de l’expérience, il s’est avéré que «les éléments destructifs s'étaient déplacés le long du corps du Boeing malaisien 777 à un angle proche de zéro». 

La deuxième expérience grandeur nature s’est déroulée le 7 octobre, le groupe Almaz-Antei souhaitant ainsi provoqué la levée des sanctions économiques occidentales qu’il trouve injuste.

«Nous sommes persuadés que les sanctions imposées à notre groupe sont injustes et ne sont pas liées au crash du Boeing malaisien», a déclaré Mikhail Malychevskiï.

Il a aussi précisé que le groupe s'était servi d’un avion Iliouchine IL-86 et d’un missile 9M38 pour son expérience car il n’a pas été possible de trouver un Boeing 777 et de le faire exploser.

Les résultats de l’enquête du groupe Almaz-Antei démentissent les conclusions du rapport préliminaire de la Commission hollandaise publié en 2014, concernant le type du missile qui aurait frappé l’avion.

«Aujourd’hui, nous pouvons dire avec assurance que si le vol MH17 avait été frappé par un missile Bouk, il s’agit d’un Bouk 9M37 lancé depuis la ville de Zaroshchenskoie contrôlée par Kiev», a déclaré Mikhail Malychevskiï, conseiller du directeur général du groupe.

Selon l’enquête du groupe, le plus grand dégât a été causé à la cabine de pilotage.

Le producteur russe des missiles sol-air Bouk Almaz-Anteï a fait deux expériences grandeur nature.