Le gouvernement britannique a pour ambition d'avoir vacciné tous les adultes du Royaume-Uni d'ici à l'automne, a affirmé le 10 janvier le ministre de la Santé Matt Hancock, alors que le service public de santé britannique (NHS) se trouve désormais dans «une situation dangereuse».
Le NHS est actuellement confronté à la plus dangereuse situation dont on puisse se souvenir
«Bien sûr, nous commençons avec les plus vulnérables», mais «chaque adulte se verra offrir un vaccin d'ici à l'automne», a promis le ministre sur la BBC.
Pays d'Europe le plus endeuillé par la pandémie avec 81 431 morts (+563 en 24h), le Royaume-Uni fait actuellement face à une flambée des contaminations au coronavirus attribuée à un variant plus contagieux.
Plus de trois millions de personnes y ont été testées positives depuis le début de la pandémie (+54 940 le 10 janvier) et 30 000 patients atteints du Covid-19 sont hospitalisés.
«Le NHS est actuellement confronté à la plus dangereuse situation dont on puisse se souvenir», a alerté dans le Sunday Times Chris Whitty, médecin-chef pour l'Angleterre.
«Si le virus poursuit cette trajectoire, les hôpitaux seront en réelle difficulté, et cela très bientôt», a-t-il ajouté, mettant en garde contre «le ratio personnel/patient, déjà très élevé», qui deviendra bientôt «inacceptable».
Pour sortir de cette situation, le gouvernement britannique a entamé une «course contre la montre» pour vacciner d'ici à mi-février les plus de 70 ans, les soignants et les personnes vulnérables, soit environ 15 millions de personnes appartenant à une catégorie de population où interviennent 88% des décès dus au Covid-19.
Et «nous sommes sur la bonne voie» pour y parvenir, a estimé le ministre de la Santé sur Sky News, affirmant que le Royaume-Uni vaccinait désormais «200 000 personnes par jour», grâce aux vaccins de BioNTech/Pfizer et d'AstraZeneca/Oxford.
Selon Matt Hancock, la campagne de vaccination entamée début décembre a pour l'instant permis à 1,5 million de personnes, dont «environ un tiers des plus de 80 ans», de recevoir leur première injection.
Mais le gouvernement britannique, jugé trop lent à réagir, est pointé du doigt par certains experts. «Le Royaume-Uni n'a pas de stratégie claire au-delà d'un confinement réactif lorsque les hôpitaux sont sous pression», s'est désolée sur Times Radio Devi Sridhar, experte en santé publique à l'Université d’Édimbourg.
Alors que le pays est entré dans son troisième confinement, le professeur estime «irréaliste» d'espérer que les citoyens continuent à respecter ces règles, après «presque un an» de mesures restrictives, appelant le gouvernement à présenter un «plan clair pour sortir de ces confinements».