Ce souhait ouvertement émis par l'ANC fait suite à l'incident qui avait opposé Pretoria à la CPI en juin dernier. Le pays s'était alors frontalement opposé à un mandat émis par la CPI et qui lui enjoignait de procéder à l'arrestation du dirigeant soudanais Omar el-Béchir. Ce dernier prenait part alors au sommet de l'Union africaine qui se déroulait alors à Johannesburg. Deux mandats d’arrêt à l’encontre du chef d’Etat soudanais avaient été émis par la CPI pour «génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité».
Or en sa qualité de signataire du statut de Rome qui porte création de la CPI, l’Afrique du Sud se devait pourtant de répondre à l'injonction de la Cour. Après cette affaire, le gouvernement avait été accusé d’avoir violé ses engagements internationaux.
Quoi qu'il en soit, cette affaire avait à l'époque souligné les contradictions entre l'engagement de l'Afrique du Sud au sein de la CPI d’une part et celui pris dans l’Union Africaine. En effet, aucun dirigeant ne peut être arrêté par aucune organisation dans les Etats africains. Pour se justifier, l'Afrique du Sud avait cité une résolution de l’Union africaine datant de 2009, appelant à suspendre toute coopération avec la CPI.
Mais ce qui irrite le plus le pays est ce qu'il appelle «l’application sélective» de la loi pénale internationale par la Cour de la Haye. Selon l’ANC, la CPI ne ciblerait que «les Africains». L'ANC estime ainsi que la CPI «a perdu le contrôle de sa direction».