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La Russie annonce 185 000 décès dus au Covid-19 en 2020 après un nouveau décompte

Après avoir adopté une définition plus large des victimes contaminés par le Covid-19, le gouvernement russe a annoncé 185 000 décès dus au virus. Un chiffre qui place désormais la Russie au troisième rang mondial des décès liés à la pandémie.

Le gouvernement russe a annoncé le 28 décembre quelque 185 000 décès dus au Covid-19 cette année, un bilan plus de trois fois supérieur au décompte officiel et qui fait de la Russie l'un des pays les plus endeuillés au monde. Ces nouveaux chiffres se basent sur une définition plus large des victimes contaminées par le virus, en vertu d'une nouvelle comptabilité.

Le 28 décembre, l'office des statistiques Rosstat a fait état d'un excès de mortalité entre janvier et novembre de 229 700 personnes, en hausse de 13,8% par rapport à la même période de 2019. 

Et «plus de 81% de cette hausse de la mortalité sur cette période est due au Covid et aux conséquences de la maladie due au coronavirus», soit un peu plus de 186 000 décès, a expliqué, selon les agences de presse russes, la vice-Première ministre en charge de la santé, Tatiana Golikova. Ce bilan est plus de trois fois supérieur au 55 265 morts officiels comptabilisés depuis le début de la pandémie par le site du gouvernement russe dédié à la lutte contre la pandémie.

Les autorités ne comptent cependant au jour le jour que les décès Covid-19 confirmés par une autopsie. Selon Rosstat, en novembre, 25 788 personnes sont mortes à la suite d'une contamination au virus. L'agence classe ces morts selon trois catégories : les décès confirmés causés par le Covid; ceux dont le Covid est suspecté comme cause principale du décès; et ceux où le Covid a accentué d'autres pathologies, causant la mort.

La Russie au troisième rang mondial en termes de décès

Les chiffres de Rosstat placent désormais la Russie au troisième rang mondial en termes de décès, derrière les Etats-Unis (plus de 330 000 morts) et le Brésil (plus de 190 000), alors que le pays, comme le reste du monde, est frappé depuis l'automne par une deuxième vague épidémique.

En octobre, selon Rosstat, la Russie avait déjà enregistré 50 000 décès supplémentaires par rapport à 2019, dont 22 761 décès liés au coronavirus.

Le Kremlin a néanmoins rejeté l'idée de tout nouveau confinement national, après celui du printemps, afin de préserver l'économie, se jugeant bien préparées et tablant sur l'efficacité de son vaccin, le Spoutnik V, qui a été déployé début décembre. Cela étant, la plupart des régions ont imposé le port du masque de protection et limité l'accès à certains lieux de loisir.

En termes de contaminations, la Russie reste au quatrième rang mondial, avec 3 078 035 cas de Covid-19 recensés, selon le gouvernement russe. Depuis le début de l'hiver, le pays bat d'ailleurs chaque semaine des records de nouvelles infections quotidiennes.

Pour vaincre l'épidémie, le gouvernement fonde ses espoirs sur une vaccination massive de la population russe. Le ministre russe de la Santé Mikhaïl Mourachko a ainsi jugé le 26 décembre que ce vaccin était «sûr et efficace» pour une vaccination massive de la population et a autorisé son utilisation chez les personnes de plus de 60 ans. Pour sa part, le centre Gamaleïa, qui produit le Spoutnik V, a affirmé que près de 700 000 doses du vaccin avaient déjà été livrées en Russie.

Selon un sondage du centre publique VTsIOM, publié le 24 décembre, seuls 38% des Russes avaient l'intention de se faire vacciner.