Selon le ministère russe des Situations d'urgence, le chalutier Onega, basé à Mourmansk, grand port de l'Arctique russe, a lancé des signaux de détresse au petit matin avant de couler au large de l'archipel de la Nouvelle-Zemble, dans la mer de Barents, où il pêchait en pleine tempête. «L'équipage est composé de 19 personnes. Deux personnes ont été sauvées», a ajouté le ministère, cité par l'agence de presse TASS.
Entre tempête, vents violents et températures oscillant entre -30°C et -20°C dans la zone du naufrage, les chances de survie de l'équipage tombé à la mer sont très faibles. Ces conditions difficiles rendent impossible l'utilisation de l'aviation pour les opérations de sauvetage, amenuisant les chances des naufragés.
Peu de chances de survie
Un navire procède actuellement aux opérations de recherche et trois autres étaient en route au début de l'après-midi, selon les autorités, qui précisent que la cause du naufrage est «le givrage» du bateau. «Il n'y a pratiquement aucune chance de résister dans de telles conditions, même en combinaison», a relevé une source interrogée au sujet du sort des naufragés par l'agence Interfax.
Une personne «ne peut survivre plus de 15 minutes dans de telles conditions», a déclaré une autre source à l'AFP, même si aucun corps n'a été repêché pour l'heure.
Le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine a présenté ses condoléances aux familles des marins, et ordonné au gouvernement de leur accorder le soutien nécessaire, évoquant une «tragédie» et confirmant que «des gens sont morts».
Le navire couvert de glace a coulé instantanément
Selon cette source, les deux marins secourus souffrent d'engelures mais leur vie n'est pas en danger. «Selon les premières informations, il n'y a pas de survivants, à l'exception des deux marins secourus. Le navire couvert de glace a coulé instantanément lors d'une tempête, ne laissant presque aucune chance de survie dans l'eau glacée», a confirmé une autre source à l'agence TASS.
Une autre source, citée par Interfax, précise que les marins étaient en combinaison spéciale mais n'avaient pas eu le temps de se saisir de leur équipement de survie car le bateau a coulé très rapidement, en pleine tempête «au moment où l'équipage a soulevé le filet avec la prise». «Les gens ont été littéralement emportés du pont du navire dans la mer», a déclaré cette source.
L'Onega appartient à l'entreprise de pêche Kalinine, qui se présente comme «l'un des principaux exportateurs de produits de la pêche de Russie», sur son site internet.
En janvier 2018, un chalutier russe avec 21 personnes à bord avait coulé en mer du Japon, sans qu'aucun survivant ne soit retrouvé après cinq jours d'opérations de recherches par des températures glaciales et des vents violents. En avril 2015, le naufrage d'un chalutier-congélateur russe dans la même région avait fait au moins 56 morts.
Dans la mer de Barents, 14 officiers russes avaient trouvé la mort en juillet 2019 lors de l'incendie de leur sous-marin. Un drame dont les circonstances n'avaient pas été révélées par les autorités au nom du «secret d'Etat».