Selon une source anonyme citée par l'agence Reuters, l'équipe du président élu Joe Biden envisagerait plusieurs options pour sanctionner la Russie pour son rôle présumé dans le piratage d'agences gouvernementales et d'entreprises américaines. Des nouvelles sanctions financières seraient à prévoir, confie cette source proche du dossier.
Les sanctions envisagées devraient, toujours selon Reuters, être suffisamment fortes pour impacter économiquement les auteurs de cyberattaques, tout en évitant une escalade du conflit avec la Russie ; ces décisions pourraient également inclure l'intensification de la lutte contre le cyberespionnage afin de réduire les capacités russes en la matière. Si ces discussions entre les conseillers de Joe Biden sont pour l'instant théoriques comme le précise Reuters, elles devraient être affinées et le sujet pourrait devenir prioritaire une fois le président démocrate au pouvoir.
A ce sujet, Joe Biden a déclaré dans un entretien diffusé le 17 décembre sur CBS que la Russie sera «tenue pour responsables» des supposées cyberattaques qu'auraient subi les Etats-Unis. Le futur président démocrate s'est alors engagé à imposer des «répercussions financières» aux «individus aussi bien qu'aux entités».
La Russie a proposé une coopération numérique
Pourtant, le président russe Vladimir Poutine avait émis une série de propositions en septembre au gouvernement des Etats-Unis, dans une déclaration lue à la télévision par son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le 25 septembre. L'objectif de ces propositions est de redémarrer les relations entre les deux pays dans le domaine des technologies de la communication et de l'information afin d'éviter «une confrontation globale dans le domaine numérique».
Outre la proposition faite à tous les pays – et notamment aux Etats-Unis – d'un «accord global par lequel [ils] prendraient l’engagement politique de ne pas avoir recours en premier lieu aux technologies de la communication et d'information contre un autre pays», le président russe a appelé Washington à encourager le dialogue professionnel russo-américain entre experts en sécurité internationale et en matière d'information.
Pour ce faire, le président russe a proposé plusieurs mesures, comme rétablir un dialogue bilatéral interministériel régulier sur ces problématiques, maintenir un canal de communication ou encore conclure un accord bilatéral sur la prévention des incidents dans le secteur de l'information.
Les récentes déclarations de Joe Biden font échos aux nombreuses accusations d'ingérence soutenues par le camp démocrate depuis l'élection de Donald Trump. En 2016, Moscou avait été accusé d'avoir soutenu en sous-main la candidature de Donald Trump, favorisant ainsi sa victoire. Pourtant dans les conclusions de son rapport sur la question, le procureur spécial américain Robert Mueller, avait affirmé ne pas avoir trouvé de «collusion avec la campagne Trump ou d'autres Américains».