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L'Europe pousserait-elle pour faire approuver rapidement le vaccin de Pfizer/BioNTech ?

Selon Reuters, la Commission européenne et les Etats membres de l'Union feraient pression sur l'EMA qu'elle approuve plus rapidement les vaccins Pfizer/BioNtech. La Commission et l'EMA ont toutes deux démenti toute pression.

Alors que les vaccinations débutent en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, l'Agence européenne des médicaments (EMA) aurait subi des pressions croissantes pour approuver le vaccin contre le Covid-19 développé par le laboratoire américain Pfizer et son partenaire allemand BioNTech, selon des responsables cités par l'agence Reuters.

Quatre sources au sein de l'EMA ont déclaré à l'agence de presse que la Commission européenne et les Etats membres de l'Union faisaient pression sur l'EMA afin qu'elle approuve plus rapidement les vaccins, reflet des tensions récurrentes entre régulateurs et gouvernements.

Une pression accrue sur l'EMA ?

Un responsable de l'EMA a ajouté le 14 décembre que les pressions exercées sur l'agence par les gouvernements de l'Union européenne à travers les «canaux de communication habituels» s'étaient notamment accrues après qu'une autorisation d'utilisation d'un vaccin a été accordée en urgence par le Royaume-Uni.

Une deuxième source a également confirmé une plus grande pression à la suite de la délivrance par d'autres agences d'une autorisation d'utilisation du vaccin Pfizer et BioNTech.

«Toutes les données nécessaires sur BioNTech sont disponibles», a écrit sur Twitter le 13 décembre le ministre allemand de la Santé Jens Spahn avant d'ajouter : «le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont déjà accordé leur approbation. Une évaluation des données et une approbation par l'EMA devraient avoir lieu le plus rapidement possible.»

L'EMA a défendu début décembre sa procédure plus lente, la jugeant aussi plus sûre car basée sur davantage d'éléments et de vérifications que celle de son homologue britannique, effectuée en partie au moyen d'une analyse «roulante» des données au fur et à mesure de leur disponibilité.

L'agence européenne a précisé dans des déclarations envoyées par e-mail à Reuters, ces derniers jours, qu'elle ne subissait pas de pression politique, se refusant également à commenter les remarques de Jens Spahn. La Commission européenne a démenti quant à elle avoir exercé des pressions sur l'EMA pour une approbation plus rapide d'un vaccin, rapporte Reuters.

Le vaccin Pfizer est au centre de la nouvelle campagne de vaccination lancée contre le Covid-19. Néanmoins, lors des essais et au début de la phase de vaccination, plusieurs personnes vaccinées se sont plaintes de symptômes anormaux, dont il reste difficile pour l'heure de déterminer s'ils sont liés ou non au traitement reçu. Ce vaccin comporterait par ailleurs des effets secondaires «fréquents», mais de gravité moindre.